« Car en 6 jours, Hachem a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qu’ils renferment et Il s’est reposé le 7e jour.
C’est pourquoi Hachem a béni le jour du Shabbath et l’a sanctifié » (Yitro 20,11)

-> En réalité, la Torah écrit littéralement : « Car 6 (chéchét) jours, Hachem a fait le ciel et la terre ».
Or, la Torah ne devrait-elle pas plutôt dire [comme on le traduit habituellement] : « En 6 jours (béchéchét) jours … »?

Si la Torah avait dit : « En 6 jours », nous aurions pu penser que le temps a toujours existé et qu’il n’a pas de commencement.

[Ce passage se traduit littéralement : « 6 jours Hachem a fait avec le ciel et la terre » (chéchét yamim assa Hachem ét achamayim véét aarets).
=> Ce choix de termes indique donc que les jours eux-mêmes ont été crées par Hachem, et qu’avant Son oeuvre de création, absolument rien n’existait, pas même le temps.

[de même qu’Il a créé le ciel et la terre, de même Il a créé la notion de temps!
Ainsi, en respectant le Shabbath, nous affirmons concrètement que Hachem est infiniment au-dessus de tout : chaque chose/être n’a été créé et ne peut exister que grâce à Lui, et même la notion de temps n’existe que grâce à Lui! ]

[Méam Loez – Yitro 20,11]

Les 10 Commandements contiennent les 613 mitsvot de la Torah

+ Les 10 Commandements contiennent les 613 mitsvot de la Torah :

-> Si l’on compte les lettres des 10 Commandements, on en trouvera 620 :
– les 613 premières correspondent aux 613 mitsvot de la Torah, chaque lettre faisant allusion à une mitsva ;

– les 7 dernières lettres correspondent aux 7 jours de la Création pour nous enseigner que l’univers n’a été créé que pour la Torah.
[D’autres commentateurs affirment qu’elles renvoient aux 7 lois noa’hiques incombant à toute l’humanité.]

-> Rabbi Chimon dit : « Il y a 3 couronnes : la couronne de la Torah (כֶּתֶר תּוֹרָה), la couronne de la prêtrise et la couronne de la royauté » (Pirké Avot 4,13)

La valeur numérique de : « kéter » (כֶּתֶר) est de 620, comme le nombre de lettres contenues dans les 10 Commandements.
Cela nous enseigne que quiconque étudie dans une intention pure mérite la Couronne de la Torah.

[Néanmoins, si l’on inverse l’ordre des lettres du mot « kéter », on obtient le mot : « karét » (כרת), la punition de retranchement spirituel,] pour nous apprendre que si l’on n’a pas de bons motifs en étudiant la Torah, kéter (couronne) devient alors karét (retranchement) et l’homme est « retranché » de sa source spirituelle.

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-> Les 10 Commandements sont constitués de 172 mots.
En hébreu, ce nombre s’écrit : קעב, dont les lettres forment le mot : עקב (ékév), qui signifie récompense, comme dans le verset : « Pour l’observance [des commandements], il y a une grande récompense (ékev) » (Téhilim 19,12).

Cela est également en allusion dans le passage de la prière : « Hachem méléh, Hachem mala’h, Hachem yimlo’h léolam vaéd » (Hachem est Roi, Hachem était Roi, Hachem sera Roi pour toujours – יהוה מלך יהוה מלך יהוה ימלוך לעולם ועד).
En effet, la valeur numérique de ce passage est de 620, comme le mot « kéter » (référence à la Couronne de la Torah), et au nombre de lettres contenues dans les 10 Commandements.

[la plus belle des récompenses de l’étude de la Torah est de faire régner Hachem dans le monde, et en nous même.
Plus il y a de Torah, plus on permet à D. d’être proche de nous, et il n’y a pas de plus grands kiff! ]

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-> Le verset introduisant les 10 Commandements est : « Hachem prononça toutes ces paroles en disant » (Yitro 20,1 – וַיְדַבֵּר אֱלֹהִים, אֵת כָּל-הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה לֵאמֹר).
Ce verset contient 7 mots et 28 lettres, comme le 1er verset de la Torah : « Au commencement, Hachem créa le ciel et la terre » (Béréchit 1,1 – בְּרֵאשִׁית, בָּרָא אֱלֹהִים, אֵת הַשָּׁמַיִם, וְאֵת הָאָרֶץ).

Le même nombre de lettres et de mots figure également dans la réponse du kadich : « yéhé chémé raba mévara’h léalam lé’almé almaya » (Que Son grand Nom soit béni pour toujours, pour toute éternité – יהא שמה רבא מברך לעלם ולעלמיה עלמיא).

=> Le Panéa’h Raza enseigne que ceci montre que lorsque l’on répond au kaddich avec ferveur, en prononçant chaque mot distinctement, on est considéré comme l’associé de Hachem dans la Création et comme ayant été présent au don des 10 Commandements Divins au mont Sinaï.

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-> Le Léka’h Tov (Vaét’hanan) dit que les 10 Commandements correspondent aux 10 paroles par lesquelles D. a créé le monde (ainsi qu’aux 10 plaies d’Egypte).

Tant qu’Israël observe la Torah, le monde subsiste, sinon le monde connaît des catastrophes tragiques.
Hachem dit : « Si ce n’était pour Mon alliance de jour et de nuit, Je n’aurais pas fixé les décrets du ciel et de la terre » (Yirmiyahou 33,25).

Par l’étude de la Torah le jour et la nuit, le ciel et la terre subsistent. [Zohar – Vayikra]

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-> « Une cuillère d’or de 10 sicles plein d’encens » (Bamidbar 7,14).

Le système de guématria At-Bach permet d’échanger au choix les lettres d’un mot : la 1ere lettre de l’alphabet (alèph) est échangée avec la dernière (tav), la 2e lettre (bét) avec l’avant dernière (shin), …
En appliquant cela uniquement sur la 1ere lettre du mot : « kétorét » (encens – קְטֹרֶת), on obtient : détorét (דטרת), qui a une valeur numérique de 613.
[en at-bach : le kouf devient dalét]

=> Ainsi en allusion, la cuillère de 10 sicles d’argent (référence aux 10 Commandements) contenait de l’encens (les 613 mitsvot). [rabbénou Bé’hayé]

Les 613 mitsvot de la Torah sont comprises dans les 10 Commandements.

[b’h, compilation personnelle issue du Méam Loez (Yitro 20,1)]

Quelques miracles lors du don de la Torah

+ Quelques miracles lors du don de la Torah :

-> 1°/ Lorsque Hachem se préparait à donner la Torah à Israël, toutes les montagnes se disputèrent le privilège d’être choisie.
Les 2 montagnes les plus hautes de cette partie du monde se déracinèrent pour venir au Sinaï où campaient les juifs.
Il ne s’agit pas d’une simple allégorie : les montagnes se déracinèrent réellement et se déplacèrent jusqu’au désert du Sinaï. C’était un miracle d’une grande ampleur …

Hachem accomplit ce miracle … pour que tout le monde voie ces montagnes renvoyées à leur place d’origine à cause de leur fierté.
La Torah a été donné sur le mont Sinaï pour nous enseigner que pour l’apprendre, la 1ere condition à remplir est d’acquérir le trait d’humilité.

[la Torah n’a pas été donnée dans une plaine (à 0 mètre d’altitude), mais sur une petite montagne (Sinaï), car nous devons éprouver de la fierté pour notre âme et être conscience de son importance.]

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-> 2°/ Le jour où la Torah fut donnée, les juifs perçurent les voix des anges exprimant leur louange quotidienne à Hachem.

-> 3°/ Hachem accomplit des miracles faisant intervenir les 4 éléments.
L’air produisit le tonnerre et les éclaires, l’eau produisit la pluie, la terre produisit les tremblements de terre. Le feu était également présent de façon miraculeuse (cf. Yitro 19,18).

Par le mérite de la Torah, Hachem fit des miracles mettant en jeu les 4 éléments.
Ceci nous enseigne que lorsqu’un homme se consacre à la Torah, il n’est plus soumis aux éléments naturels. Hachem accomplit pour lui des miracles chaque fois qu’il en a besoin …

Lors du don de la Torah, la pluie tombait sans éteindre le feu [que Hachem avait mis à la montagne], et sans que ce dernier ne la fasse s’évaporer.
[…]

Rabbi Its’hak dit : « Pourquoi la Torah a-t-elle été donnée dans le feu et les ténèbres?
Pour enseigner que quiconque s’efforce de se vouer à la Torah et de l’observer est sauvé du feu du Guéhinam, et des ténèbres des persécutions et de l’exil. »

Ce jour-là, Hachem montra également aux juifs le Guéhinam de façon claire.

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-> 4°/ « Le son du Shofar était très puissant » (Yitro 19,16)

Le Shofar était fait de la corne du bélier sacrifié à la place d’Its’hak :
– le son devenait de plus en plus fort, signe manifeste d’un phénomène surnaturel.
– Le peuple entendait simultanément le son du Shofar et la voix de Moché s’entretenant avec Hachem.
Si Moché avait soufflé dans la corne, aurait-il pu parler au même moment avec Hachem?
Ceci indique clairement que le Shofar se faisait entendre sans nulle intervention humaine.

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-> 5°/ Il est écrit : « La montagne entière trembla violemment » (Yitro 19,18).

La montagne était secouée comme par un puissant tremblement.
Dès que le mont Sinaï commença à trembler, toutes les montagnes s’agitèrent de haut en bas.
Mers et fleuves quittèrent leur lit, et le Jourdain remonta en arrière. Tous les arbres s’abattirent.

[cf. Téhilim (114,5-6) : « Qu’as-tu Mer à t’enfuir, et toi Jourdain à reculer? Montagnes, pourquoi dansez-vous comme des béliers, et vous vallées comme des moutons? »]
[…]

Le sage rabbi Yirmiya dit que cela peut nous servir de leçon. Si toutes les montagnes du monde tremblèrent le jour où Hachem se révéla au mont Sinaï, combien grande sera la frayeur éprouvée au jour du Jugement, lorsque D. punira ceux qui n’ont pas observé Sa Torah et n’ont pas consacré au moins un petit moment chaque jour pour l’étudier.

[dans le même ordre d’idée, il est écrit : « Le peuple vit et trembla, et se tient à distance … Que D. ne nous parle pas de crainte que nous ne mourrions » (Yitro 20,15-16)
Le Méam Loez (20,17) explique qu’en entendant la voix de D., les juifs ont presque perdu l’âme et il a fallu les ressusciter.
Hachem est venu pour nous éprouver en nous donnant une épreuve par laquelle nous connaîtrons Sa grandeur.
En effet, si notre âme nous a quittés au son de Sa voix, imaginons alors la grande souffrance que nous causera Sa voix nous réprimandant d’avoir transgressé Ses commandements.]

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-> 6°/ Il est écrit : « [Hachem] inclina les cieux et descendit » (Téhilim 18,10).
Lorsque Hachem se révéla au Sinaï, Il rapprocha le soleil de la lune de sorte que cette dernière brilla très forte.

-> 7°/ Au mont Sinaï, les 7 firmaments s’ouvrirent, révélant le Trône de Gloire.
Alors Hachem dit aux juifs : « Voyez, il n’existe nul autre que Moi. Je suis le Tout-Puissant ».

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-> 8°/ Le mont Moriah fut déraciné et transporté au désert du Sinaï afin que la Torah soit donnée près de ce lieu particulièrement saint, voué depuis le début de la Création à des fins sacrées.

En effet, le mont Moriah était le site où Adam et Noa’h offrirent des sacrifices (Béréchit 8,20).
Avraham y fit la Akédat Its’hak (pour l’offrir en sacrifice – Béréchit 22,9).
Il était également destiné à être l’emplacement du Temple.

Pour toutes ces raisons, la Torah aurait dû être donnée sur le mont Moriah. Cependant, Hachem choisit le Sinaï, la montagne la plus humble pour montrer à quel point Il méprise la fierté et apprécie l’humilité.

Ceci dit, le mont Moriah possédait tant d’atouts spirituels que Hachem tint à ce qu’il fût présent au Sinaï.

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-> 9°/ Le matin, comme pour convoquer les juifs, il y a eut : le tonnerre, les éclairs, le son du Shofar.
Cependant dès que tous les juifs se trouvèrent prêts à recevoir la Torah … le monde entier devint silencieux : pas un oiseaux ne vola dans le ciel, pas une vache ne meugla. Nulle créature n’émit de son. Les anges demeurèrent eux aussi muets.
On aurait dit que le monde était vidé de ses habitants.

Dans ce calme absolu, la voix de D. proclama : « Je suis Hachem, ton D., qui t’a fait sortir du pays d’Egypte » (Yitro 20,2).
Il fallait que le monde entier entendît la révélation au Sinaï et fût conscient de la grandeur de D.
Puisque les paroles Divines au Sinaï devinrent perceptibles à tous, il n’y aurait alors pas le moindre doute sur la révélation, même parmi les nations …

Nous ne croyons pas en la Torah parce que nous avons foi en la prophétie de Moché mais parce que nous avons vu de nos propres yeux la révélation au Sinaï et avons entendu les commandements de D. de nos propres oreilles.

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-> 10°/ Le mont Sinaï fut déraciné et resta suspendu en l’air au-dessus de la tête des juifs.
La montagne scintillait comme du pur cristal, et les juifs se trouvèrent réellement « sous la montagne » (béta’htit ha’ar – Yitro 19,17).

Le mont Sinaï s’élargit considérablement pour que le peuple entier puisse se tenir en dessous, comme ‘houpa du mariage du peuple juif avec Hachem.

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-> 11°/ Hachem ordonna à Moché d’élever « une frontière autour de [la montagne] disant : « Veillez à ne pas monter sur la montagne et à ne pas toucher son extrémité » » (Yitro 19,12), afin d’empêcher les juifs de s’approcher du mont Sinaï.

Cette frontière était un phénomène miraculeux : elle allait prévenir verbalement les juifs de ne pas monter sur la montagne ni d’en toucher l’extrémité car quiconque le ferait serait mis à mort.
Hachem employa donc l’expression : « disant : veillez » = indiquant que la frontière elle-même allait prononcer ces mots.

Au moment de la révélation, le mont Sinaï possédait une si grande sainteté que quiconque le touchait méritait la peine de mort. Il devint donc l’objet d’une mitsva.

Hachem a le pouvoir de transformer une pierre inerte en un objet doué de la parole.

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-> 12°/ A cause des fautes des premières générations la Présence Divine fut repoussée de plus en plus loin de la terre … au moment du don de la Torah, Moché eut le mérite de faire descendre la Présence Divine sur le mont Sinaï [parachevant le travail qu’avait pu entreprendre Avraham, Its’hak, Yaakov, Lévi, Kéhat et Amran] …

L’univers a été créé pour Israël, et Hachem aurait donc dû laisser Sa Présence ici sur terre davantage que dans le Ciel. C’est seulement à cause des fautes des hommes que D. se retira du domaine terrestre.
[lorsque nous désirons la venue du machia’h, c’est afin de pouvoir bénéficier de cette incroyable proximité avec notre papa Hachem!]

[Suite à la faute du Veau d’or,] la Présence Divine redescendra à nouveau sur terre lors de l’inauguration du Tabernacle (Michkan), ainsi que D. l’avait proclamé : « Ils me feront un sanctuaire et Je résiderai parmi eux » (Chémot 25,8).

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-> 13°/ Du feu brûlant sur le mont Sinaï, un son puissant émana qui annonça les 10 Commandements.
Ce son était un phénomène miraculeux.

En effet, le son se partagea
– en 7 voix = Hachem envoya une voix que chacun entendit selon ses facultés. Il y avait 7 groupes : les anciens, les jeunes, les célibataires, les enfants, les nourrissons, les femmes, et Moché.
– chaque mot fut perçu en 70 langues = les 70 nations du monde entendirent les 10 Commandements dans leur propre langue et les comprirent.
[…]

Chaque personne entendit la voix de D. selon sa capacité personnelle.
Par exemple, les femmes enceintes perçurent une voix très douce afin que la frayeur ne provoque pas de fausse couche …
Au Sinaï, la voix de D. était si puissante qu’elle fit trembler toute la terre. Cependant, les personnes faibles l’entendirent comme une voix douce et délicate pour pouvoir la supporter et la comprendre.

Chaque personne présente au Sinaï saisit la Torah selon sa connaissance préalable.
Certains la comprirent au niveau de la guémara (analyse logique), d’autres au niveau de la michna (les lois), tandis que d’autres ne la comprirent qu’au niveau de la Torah (selon son sens littéral).
Certains saisirent la signification externe des mots tandis que d’autres en perçurent les mystères kabbalistiques plus profonds.

Le jour où la Torah fut donnée, tout dépendait de la préparation spirituelle individuelle de chacun.
[…]

Au début, Hachem exprima les 10 Commandements en un seul mot. Ni la parole ne peut décrire ce phénomène, ni l’oreille le saisir.
Ce n’était pas un miracle pour D., mais pour les juifs que de comprendre les 10 Commandements en une seule parole.

Cependant, ils acquirent de ce mot unique une compréhension générale. Hachem répéta ensuite chaque commandement pour l’expliquer plus clairement.
[…]

Le verset dit : « Moché parlait et Hachem lui répondait par une voix » (Yitro 19,19)

Après que D. eût proclamé les 10 Commandements, Moché alla les expliquer aux juifs.
Par miracle, la voix de Moché fut si forte que tout Israël, malgré la présence de 5 ou 6 fois 600 000 personnes (3-3,61 millions) fut à même de l’entendre …

Ceci est particulièrement miraculeux si l’on se souvient que le camp du peuple juif mesurait 12 milles de côté (environ 14 kilomètres).
La plus grande partie du peuple se trouvait ainsi très loin de Moché.

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-> 14°/ Chacune des Paroles de Hachem suivit chaque juif et lui dit : « Vas-tu m’accepter? Vois combien de commandements et de lois je renferme. Sois conscient de la punition de celui qui transgresse chaque mort ».
A cela, chaque juif répondit positivement. Ce mot l’embrassait alors sur la bouche.
[les juifs dirent : « Qu’Il m’embrasse des baisers de Sa bouche » – Chir haChirim 1,2]

Moché dit aux juifs : « Faites très attention … d’oublier les choses qu’ont vues vos yeux » (Dévarim 4,9). N’oubliez pas que vous avez réellement vu les paroles de D., qui plus est , elles vous ont parlé. » [Zohar – Térouma]
[pour ne laisser aucun doute sur l’écriture, la prononciation, les juifs ont pu voir chaque mot, et l’accepter pleinement.]

Après que chaque Parole ait parlé aux juifs et eut été acceptée, elle fut gravée sur les Tables (lou’hot).
Chaque mot des 10 Commandements fut gravé sur les Tables et entendu d’une extrémité du monde à l’autre.

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-> 15°/ Lorsque les juifs quittèrent l’Egypte, la plupart d’entre eux étaient handicapés ou amputés.
Contraints d’exécuter des travaux pénibles sans aucune mesure de sécurité au cours de leur asservissement, ils avaient reçu sur le corps des briques et des poutres, certains avaient perdu un œil, une main ou un pied.

Lorsqu’ils arrivèrent au mont Sinaï, Hachem dit : « Il ne convint pas de donner la Torah à des handicapés », et ordonna à des anges de descendre les guérir …

Les juifs devinrent de nouvelles personnes. Toutes leurs malformations et leurs blessures disparurent.
Parmi tous les juifs, pas un n’avait la lèpre. Personne n’était boiteux, muet ou sourd.
Aucun ne souffrait de maladie mentale ou d’une quelconque déficience.
Chaque personne présente était parfaite, physiquement comme mentalement.

A ce propos, Hachem dit allégoriquement à Israël : « Tu es entièrement belle, mon aimée, tu n’as pas de défaut » (Chir haChirim 4,7).
Toutes les personnes rassemblées au mont Sinaï étaient belles, spirituellement comme psychologiquement.

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-> 16°/ Le verset dit : « Prosternez-vous devant Hachem, vous, toutes les divinités » (Téhilim 97,7).

Au moment du don de la Torah, D. convoqua toutes les idoles du monde au Sinaï et les fit se prosterner devant la Présence Divine.
Ceci se produira de nouveau à l’époque du machia’h afin de faire honte à tous leurs adorateurs.

Lorsque les idoles retournèrent à leur lieu d’origine, leur bouche s’emplit d’eau et elles se mirent à rendre sur leurs fidèles.
Elles les insultèrent en ces termes : « Comment avez-vous pu abandonner le Maître de l’univers, Créateur du ciel et de la terre, pour adorer des statues muettes? »

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-> 17°/ Hachem dit à Moché : « afin que le peuple entende lorsque je parle avec toi » (Yitro 19,9).

Ce verset indique que les millions de personnes présentes au Sinaï furent élevées au niveau de la prophétie par le mérite de Moché. Toutes devinrent prophètes sans pourtant s’y être préparées au préalable. Ceci résultait de la sainteté du mont Sinaï.
A ce moment-là, les juifs furent dépouillés de leur impureté physique et transformés en être purement spirituels … Moché dira aux juifs : « Face à face, D. vous a parlé » (Dévarim 5,4) …

Au Sinaï, les juifs se trouvèrent débarrassés de la souillure spirituelle du serpent. Ils atteignirent le niveau où tous purent être prophètes et entendre la voix de D. à l’état de veille et même les hommes les plus simples car cette souillure spirituelle les quitta tous …
En effet, seule cette tâche spirituelle empêchait la prophétie et se dressait comme un mur de fer entre le peuple et D.
Cette tâche effacée, la prophétie devint une faculté naturelle.
[…]

Hachem dit à Moché : « Je veux que le peuple entende lorsque Je parle avec toi. Il comprendra ainsi que tu es capable de capter la prophétie en étant tout à fait éveillé, et non en rêve comme les prophètes précédents. »
[…]

Les juifs virent les 4 ‘Hayot (« Créatures ») entourant le Char Divin (Merkava) et en comprirent tous les mystères.

Depuis la Création, il n’y eut jamais de révélation semblable à celle du Sinaï.
En effet, lors de l’ouverture de la mer Rouge, chaque juif perçut plus que Yé’hezkel dans ses plus grands prophéties, mais cependant au Sinaï, le peuple atteignit un niveau encore plus élevé : débarrassé de la souillure du serpent, il devint aussi spirituel que les anges …

Lorsque la Torah fut donnée, Moché atteignit un niveau spirituel extraordinaire.
Les plus grands anges : Mikhaël et Gavriel, craignirent de regarder son visage.
Lorsque Moché parla à Hachem, seuls ses pieds se tenaient sur le mont Sinaï, le reste de son corps n’était plus sur terre.
A ce propos, il est écrit : « Hachem parla à Moché face à face » (Chémot 33,11).

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-> 18°/ Lors de la révélation au Sinaï, les embryons dans le ventre de leur mère virent la gloire de Hachem, chacun percevant autant qu’il en était capable.

Les matrices de toutes les femmes enceintes devinrent transparentes afin que leur fœtus voie et entende tout. Les bébés purent même répondre à chacun des commandements …

Toutes les âmes destinées à naître jusqu’à la fin des temps étaient présentes au Sinaï, chacun reçut sa part de prophétie.
De plus, tous les érudits de toutes les générations à venir ont reçu au Sinaï leur aptitude à percevoir les secrets de la Torah.

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-> 19°/ Rabbi Yéhochou ben Lévi enseigne qu’à chaque mot que D. prononçait, les juifs tremblaient de ce son terrifiant et reculaient de 12 milles (environ 14 kilomètres).
Nul ne put demeurer à sa place. Même ceux qui se trouvaient à l’extrémité du camp, soit à 12 milles de la montagne, en étaient si bouleversés qu’ils étaient repoussés à 12 milles plus loin …

Le verset nous dit : « Les anges des armées trottinent, trottinent » (Téhilim 68,13) = les anges vinrent aider les juifs.
Ils les prirent par la main, comme l’on fait trotter un enfant qui ne sait pas encore marcher, et les raccompagnèrent chaque fois au mont Sinaï.

Dans ce verset le mot voulant dire « anges » est « malkhé » sans aléph, qui signifie « les rois des armées » = ceci indique que les anges qui aidèrent les juifs étaient les rois des armées célestes, les anges les plus illustres : Mikhaël et Gavriel
Les juifs étaient si éminents que Mikhaël et Gavriel descendirent dans le monde physique pour leur venir en aide.

Ce phénomène se produisit à chacun des 10 Commandements.
Les juifs reculaient de 12 milles, accompagnés des anges qui les aidaient à revenir.
Ceci revint donc à dire que ce jour-là, les juifs parcoururent 240 milles (soit environ 280 km!).
A chaque commandement, ils reculaient de 12 milles puis revenaient sur leurs pas, soit 24 milles …

Lorsque les juifs voulaient avancer, ils n’avaient qu’à faire un pas et les anges venaient à leur aide comme s’ils les portaient dans leurs bras.
Deux anges soutenaient chaque juif. L’un lui plaçait la main sur le cœur pour donner du courage. L’autre lui relevait la tête pour lui permettre de voir la Présence Divine.

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-> 20°/ Le jour où la Torah fut donnée, le soleil demeura immobile.

Nos Sages enseignent que ce phénomène se produisit à 5 reprises par le mérite de Moché pendant :
– la sortie d’Egypte ;
– le 7e jour de Pessa’h = l’ouverture de la mer Rouge ;
– la bataille contre Amalek ;
– le don de la Torah ;
– la bataille contre Si’hon au fleuve d’Arnon (Bamidbar 21,24).

Dans la guémara (Avoda Zara 25a), rabbi Eliézer dit qu’à chacun de ces événements, la journée dura 3 jours.
[se basant sur le verset où Moché dit : « Préparez-vous pour les 3 jours » (Yitro 19,15) = allusion au jour d’une longueur de 72 heures à l’issue duquel la Torah allait être donnée.]

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-> 21°/ Le jour où la Torah fut donnée, les morts revinrent à la vie.

Dans la guémara (Shabbath 88b), rabbi Yéhochoua ben Lévi enseigne qu’à chaque mot que Hachem prononçait, l’âme des juifs les quittait comme le verset y fait allusion : « Mon âme s’échappa lorsqu’Il parla » (Chir haChirim 5,6).
Chaque âme monta au Trône de Gloire.

La Torah s’adressa à D. : « … Un roi marie-t-il sa fille pour tuer, au même moment, toute sa famille? »
Alors, Hachem donna à la Torah le pouvoir de rendre leurs âmes aux juifs, comme le dit allusivement le verset : « La Torah de D. est parfaite, elle restaure l’âme » (Téhilim 19,8).

En réalité, les seuls qui moururent faisaient partie de la masse « ignorante » qui ne méritait pas de voir la gloire de D.
Par contre, les hommes spirituellement élevés tels qu’Aharon, ses fils (Nadav, Avihou, El’azar et Itamar), ainsi que les 70 anciens, restèrent en vie avec Moché.
[…]

La guémara (Shabbath 88b) pose la question suivante : puisque les juifs moururent en entendant le 1er mot, comment purent-ils entendre le reste des 10 Commandements?

La réponse est que D. répandit sur eux la rosée de la Résurrection qui les ramena à la vie.
C’est la même rosée qui fera revivre les morts lors de la Résurrection finale.
Les juifs rendirent l’âme et furent ramenés à la vie à 10 reprises.

Les hommes morts antérieurement se levèrent eux également de leur tombe.

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-> 22°/ Rabbi Pin’has dit : tous ceux qui entendirent la voix de D. au mont Sinaï devinrent semblables à des anges.
Aucun homme n’eut jamais plus d’émission séminale nocturne (kéri).
Nul moustique, nul poux ne put les piquer.
Lorsque ces hommes moururent, les vers ne purent attaquer leur corps et leur chair ne se décomposa pas.

A ce propos, il est écrit : « Heureux le peuple dont tel est le lot (chéka’ha lo), heureux le peuple dont Hachem est le D. » (Téhilim 144,15).
La valeur numérique du terme : « chéka’ha lo » (tel est le lot) est de 345, comme celle du nom de Moché.
Ainsi, ce verset signifie que la nation qui a Moché pour guide est heureuse vu la grandeur et la sainteté qu’il lui fit atteindre.
Grâce à Moché, la génération de la sortie d’Egypte put être appelée : « la génération de la connaissance » (dor déa).

[Source (b’h) : compilation personnelle du Méam Loez – Yitro 20,1]

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=> b’h, que nous puissions bénéficier de la venue du machia’h très rapidement, pour vivre de nouveau de magnifiques moments d’infinie proximité avec notre papa Hachem.

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b’h, quelques autres divré Torah :
-> sur : « Le don de la Torah » : http://todahm.com/2017/07/10/le-don-de-la-torah
-> sur : Pourquoi la Torah a-t-elle été donnée sur une montagne? : http://todahm.com/2019/07/08/pourquoi-la-torah-a-t-elle-ete-donnee-sur-une-montagne
-> sur : L’étude de la Torah & l’expérience du mont Sinaï : http://todahm.com/2015/05/10/letude-de-la-torah-lexperience-du-mont-sinai

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-> Petit ajout :
Il existe une différence d’opinion quant à la façon dont les juifs entendirent les 10 Commandements :
-> « Moché nous a ordonné la Torah » (Dévarim 33,4).
La guématria de « Torah » est de 611, et pourtant la Torah comprend 613 mitsvot.
Ainsi, Moché nous a enseigné tous les commandements, à l’exception des 2 premiers, que nous avons entendus de D. Lui-même.

-> selon une autre opinion : « Hachem exprima toutes ces paroles en disant » (Yitro 20,1);
« Toutes » = les juifs entendirent les 10 Commandements par D., mais cependant ils comprirent parfaitement les 2 premiers, quant aux 8 autres, ils ne les saisirent pas parce qu’ils étaient quasiment morts de frayeur à l’écoute de la voix de Hachem.
Moché dut donc leur répéter les 8 derniers commandements pour les leur faire comprendre.

Quelques privilèges provoqués par le don de la Torah

+ Quelques privilèges provoqués par le don de la Torah :

-> La Torah et ses commandements furent donnés à Israël car ils ne conviennent qu’à un peuple à la nature spirituelle élevée … les autres nations n’avaient tout simplement pas les qualifications spirituelles nécessaires.

Non seulement, les autres nations refusèrent la Torah, mais leur nature même allait contre ses enseignements.
Les bénédictions données par leurs ancêtres correspondaient à leur nature profonde, mauvaise et corrompue.
C’est pourquoi Essav avait répondu qu’Its’hak l’avait béni en ces termes : « par ton épée tu vivras (Béréchit 27,40) et Ichmaël que sa bénédiction était d’être un bandit : « Sa main sera contre tout homme » (Béréchit 16,12).

Ceci indique clairement que leur nature intrinsèque était corrompue et que l’honnêteté et l’amour pour leur prochain étaient étrangères à leur personnalité.
Par contre, l’âme des juifs était aussi sainte et pure que les anges.
L’honnêteté et la justice envers autrui faisaient partie intégrante de leur nature. Leur âme avait aspiré depuis toujours à l’honnêteté et à la justice, et ils furent dignes de recevoir la Torah.
[Tiférét Israël (chap.1) – Maharal]

<—>

-> Hachem dit à Israël : « Vous serez pour Moi un trésor particulier parmi toutes les nations » (Yitro 19,5) = si vous acceptez la Torah, la lumière [spirituelle] de tous les anges des nations sera vôtre. Je la leur prendrai pour vous la donner.

Cette lumière ne sera pas votre seul avantage, vous en mériterez de nombreux autres par l’observance de la Torah. Je ferai de vous un royaume de Cohanim (prêtres) et une nation sainte (Yitro 19,6) ».
[Chné Lou’hot haBrit]

<—>

-> Jusqu’au don de la Torah, les juifs étaient soumis aux forces astrologiques (mazal).
La destinée de chacun était principalement déterminée par son signe astrologique.

A partir du jour où les juifs se tinrent au mont Sinaï, ils méritèrent d’être affranchis de ces forces.
Nos Sages enseignent : « Il n’y a pas d’astrologie pour Israël » (én mazal léIsraël).
Même dans le cas où, selon les signes astrologiques, une personne devrait subir des malheurs, en observant la Torah, elle n’aura rien à craindre. Le mérite de la Torah peut transformer une destinée funeste en son contraire.
[…]

« Tu es monté en Haut, tu as capturé un prisonnier, tu as reçu des cadeaux en tant qu’Homme (Adam) » (Téhilim 68,19)
Ce verset indique que lorsque Moché monta sur le mont Sinaï, les juifs firent 3 acquisitions : la Torah, les cadeaux des anges des nations et le titre d’Homme ».
=> Par la Torah, les juifs devinrent l’élément principal de l’humanité et méritèrent vraiment d’être appelés Homme (adam).

Lorsque le serpent incita ‘Hava à manger à manger de l’arbre de la connaissance, il couvrit Adam d’une tâche spirituelle (zohama) provenant des forces malfaisantes de l’Autre côté (Sitra a’hra).
Celle-ci demeura attachée à tous les descendants d’Adam jusqu’au don de la Torah.

Lorsqu’Israël se tint au mont Sinaï, cette tâche disparut.
Les juifs se trouvaient sous la montagne suspendue au-dessus de leur tête. Cette situation les fit considérer comme morts.
[La mort fut imposée à Adam et ses descendants, entre autres raisons, pour les purifier de cette tâche spirituelle car seule la mort à ce pouvoir.]

Cependant, les non-juifs ne s’étant jamais tenus au mont Sinaï, cette tâche reste attachée à eux.
C’est pour cela que nous récitons, dans la Haggada de Pessa’h : « S’Il nous avait conduits devant le mont Sinaï mais ne nous avait pas donné la Torah, cela nous aurait suffi (dayénou) ».
[En effet, le seul fait de nous amener au mont Sinaï suffit pour effacer la tâche que le serpent avait introduite en l’homme.]
[…]

Suite au don de la Torah, si les juifs avaient suivi le droit chemin et n’avaient pas fauté, ils seraient restés immortels. Mais nos fautes nous ont fait perdre le privilège de l’immortalité …
Les passages de la Torah concernant la mort (comme le lévirat – Dévarim 24,5 ; ou les héritages) ne furent exposés que conditionnellement, et ces commandements n’auraient alors pas été nécessaires.

A ce sujet, Hachem déclare : « J’ai dit que vous êtes des anges, tous des fils d’en-haut. Mais vous mourrez [à présent] comme Adam » (Téhilim 82,6-7).
Hachem dit à Israël : « Lorsque Je vous ai donné la Torah, Je vous aimais tant que Je voulais vous rendre spirituels et immortels comme les anges. Lorsque vous avez fauté, vous avez mérité la mort comme Adam lorsqu’il transgressa Mon commandement. »

Cependant, malgré leur faute, les juifs acquirent un certain degré d’immortalité : une immortalité collective.
Dès que les juifs dirent : « nous ferons et nous écouterons », Hachem décréta que les nations ne pourraient jamais détruire le peuple d’Israël. Quoi qu’elles fassent, Israël en tant que nation demeure immortelle. [Zohar – Balak]
[…]

Lorsque Hachem se révéla à Israël pour lui donner la Torah, 600 000 anges descendirent et remirent à chaque juif 2 couronnes gravées du nom de D. … la couronne témoignait de la noblesse des juifs … qui ne seraient plus assujettis à quiconque parce que la Torah avait fait d’eux des rois.

Hachem leur dit : « Vous serez pour Moi un royaume de prêtes (Cohanim) et une nation sainte » (Yitro 19,6). Il est enseigné dans la michna : « Tous les juifs sont considérés comme des fils de roi » …

Les anges remirent à chaque juif 2 couronnes, comme pour dire : « Tu es à présent supérieur à nous. Nous ne pouvons qu’écouter mais tu peux à la fois écouter et accomplir. Tu mérites donc 2 couronnes. »
Selon certains commentateurs, les 600 000 anges donnèrent à chaque juif 2 couronnes.

Nos Sages enseignent qu’aux portes du Gan Eden se trouvent 600 000 anges. A la mort d’un tsadik, ils retirent le linceul dans lequel il était enterré, l’habillent de vêtements spirituels tirés des Nués de Gloire (Anané Kavod) et placent une couronne sur sa tête.
Un tsadik a donc tant de valeur qu’il mérite que 600 000 anges, pas moins, l’accueillent , l’habillent et le couronnent. En effet, dans l’autre monde, les tsadik sont bien supérieurs aux anges.

[b’h, compilation personnelle issue du Méam Loez – Yitro 20,1]

Le don de la Torah = le jour de notre mariage avec Hachem

+ Le don de la Torah : le jour de notre mariage avec Hachem

-> « Shavouot est considérée comme notre jour de mariage, durant lequel Hachem, le fiancé, prend le peuple juif comme Sa fiancée. »
[Kédouchat Lévi]

-> La révélation au mont Sinaï était comparable à un mariage faisant d’Israël une nation exclusivement liée à Hachem, comme une femme exclusivement consacrée à son mari.
[Sifté Cohen]

-> Lors du don de la Torah, les nuages représentaient la ‘houpa, et les Tables de la loi : la kétouba.
[rav Ephraïm al haTorah]

Selon le Radal (commentaire au Pirké déRabbi Eliézer 41), toutes les coutumes observées pour la cérémonie de mariage ont leur origine au don de la Torah.

Rabbi Baroukh Cohen dit que le 2e commandement : « Tu n’auras pas d’autres dieux » symbolise la déclaration de D. à la communauté d’Israël : « Je t’ai épousé et tu n’auras donc pas d’autres époux » (aré at mékoudéchét li).

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-> C’est seulement lorsque D. a vu l’amour du peuple juif et son profond désir de s’unir à Lui, qu’Il a commencé à leur donné la Torah.
[Pessikta Rabba 21]

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-> [Juste avant le don de la Torah,] Moché parcourut le camp en réveillant le peuple et en annonçant : « Le moment est venu d’amener la fiancée sous le dais nuptial ».
Le verset y fait allusion : « Moché amena le peuple hors du camp à la rencontre de Hachem » (Yitro 19,17).
=> Israël était comparable à une fiancée et Moché aux demoiselles d’honneur qui la conduisent vers son fiancé.

Dans Son humilité infinie, Hachem alla à la rencontra d’Israël et le précéda jusqu’au pied de la montagne, ainsi que le verset y fait allusion : « Hachem, Tu sortis devant Ton peuple » (Téhilim 68,8).
=> Au moment de donner la Torah, Hachem honora Son peuple en avançant, si l’on peut dire, à sa rencontre.
[…]

Quand la Torah a été donnée, Israël devint une nation entièrement vouée à Hachem.
=> Israël était désormais comme une femme mariée qui ne peut connaître d’autres hommes.
« Tu n’auras pas d’autres dieux devant Moi » (Yitro 20,3) = les dieux étrangers sont interdits à Israël comme les hommes étrangers à une femme mariée.

Hachem nous promit également de ne jamais nous abandonner pour une autre nation.
Lorsqu’un homme signe un contrat de mariage (kétouba), il s’engage à ne pas divorcer de sa femme contre son gré.
=> De la même façon, Hachem promit de ne jamais rompre Son alliance avec Israël.

Lorsque nos Sages comparent Israël et Hachem à des époux, cela n’est certainement pas à prendre littéralement. L’idée est utilisée allégoriquement pour évoquer l’amour profond que D. éprouve envers Israël.

Dans le midrach, rabbi ‘Hiya haGadol expliqua pourquoi la Torah fut donnée le 3e mois de la sortie d’Egypte. En effet, selon la loi juive, une femme qui se convertit, une prisonnière libérée ou une esclave affranchie n’est pas autorisée à se marier avant les 3 mois qui suivent sa conversion ou sa libération. [guémara Yébamot 34b]

En Egypte, les juifs étaient prisonniers et esclaves. Lors de la sortie d’Egypte, ils devinrent semblables à des convertis.
Le don de la Torah (comparable à un mariage par lequel Israël devint, si l’on peut dire, l’épouse de D.) exigeait une période d’attente de 3 mois.
Pendant cet intervalle, les juifs se purifièrent totalement de l’impureté dont ils s’étaient souillés en Egypte. Cela ressemblait au cas d’un converti, d’une prisonnière ou d’une esclave affranchie, tenue d’attendre 3 mois avant de se marier afin que ses enfants légitimes ne soient pas confondus avec les autres.
La Torah ne pouvait être donnée immédiatement après la sortie d’Egypte car les juifs étaient encore souillés par les mauvaises actions commises en imitant les égyptiens.

Si, dans le cas d’une femme, la période d’attente est de 3 mois entiers (soit 90 jours), la Torah fut donnée 49 jours seulement après la sortie d’Egypte.
En effet, bien que la situation fût comparable dans l’allégorie, elle n’était pas rigoureusement semblable.
Cependant, on peut tout de même dire qu’il y avait 3 mois d’intervalle : Nissan, Iyar et Sivan.
[« Le 3e mois de la sortie des juifs du pays d’Egypte » – Yitro 19,1
Nos Sages expliquent également que puisque les juifs venaient d’un pays impur et étaient comme une femme nida, ils devaient compter 7 semaines de purification (7 semaines entre Pessa’h et Shavouot) comparable aux 7 jours de la pureté de la femme.]
[…]

Il est écrit littéralement que les juifs se tinrent : « sous la montagne » (Yitro 19,17 – béta’htit ha’ar).
Le mont Sinaï fut déraciné et resta suspendu en l’air au-dessus de la tête des juifs.
La montagne scintillait comme du pur cristal.
Les juifs se trouvèrent alors réellement « sous la montagne ».

Le mont Sinaï ressemblait à un dais nuptial.
La révélation au Sinaï ressemblait à un mariage lors duquel Hachem prit Israël comme épouse et en fit Son peuple.
Le ciel et la terre constituaient les 2 témoins, la Torah faisait office de contrat de mariage (kétouba) avec pour dais nuptial (‘houpa), le mont Sinaï.

[Le Yalkout Chimoni rapporte que] le mont Sinaï s’élargit considérablement. En effet, Hachem enjoignit la montagne de s’étendre afin que [tout] le peuple entier puisse se tenir dans son ombre.
Un miracle semblable se produira, lors de la rédemption finale, lorsque tout Israël se rassemblera à Jérusalem.
Hachem dira à la ville de s’étendre.
[…]

La guémara (Béra’hot 6b) enseigne que la Torah fut donné par 5 sons (kolot) mentionnés dans la Torah : « il y eut des sons (kolot) » (v.19,16) [le pluriel indique qu’il y en avait deux] ; « il y eut un très fort son (kol) d’une corne de bélier » (v.19,16) ; « il y eut le son (kol) de la corne de bélier qui augmentait beaucoup en intensité » (v.19,19) , ce qui fait 4.
Enfin, le verset : « Moché parlait et Hachem répondait par une voix (kol) » (v.19,19).

[Selon cette même guémara,] Si l’on assiste à un repas de mariage sans réjouir les mariés, on commet la faute de négliger les 5 sons par lesquels Hachem bénit Israël mentionnés dans le verset : « Le son de joie (kol sasson), le son d’allégresse (kol sim’ha), la voix du marié (kol ‘hatan), la voix de la mariée (kol kala), la voix de ceux qui disent (kol omrim) : « Remerciez D. » » (Yirmiyahou 33,11).

A l’inverse, celui qui réjouit les nouveaux mariés mérite la Torah qui fut donnée par 5 sons.

[Selon le Abarbanel, ] il s’agit là d’une récompense appropriée : le don de la Torah ressemblait véritablement à un mariage, et à ce moment là, Israël atteignit une relation unique avec Hachem, comme une mariée avec son époux.

[b’h, compilation personnelle issue du Méam Loez – Yitro 20,1]

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-> Lorsque la Présence Divine reposait parmi les juifs, dans le Michkan, dans le 1er et 2e Temple, la situation était semblable à une union conjugale.
Le jour où la Présence Divine pénétra dans le Michkan était comparable à un jour de noces.
[Méam Loez – Pékoudé 40,38]

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-> « La Torah que Moché vous a prescrite est un héritage (moracha) pour l’assemblée de Yaakov » (Vézot haBéra’ha 33,4)

Rabbi ‘Hiya (guémara Pessa’him 49b) commente : « Ne lis pas moracha (héritage), mais méorassa (fiancée). »

Le Haflaa (sur guémara Kétoubot 7b) commente : « ainsi les fiançailles (kidouchin) et le mariage (‘houppa) entre Hachem et l’assemblée d’Israël, qui ont scellé une union indéfectible, ont tous 2 eu lieu lorsqu’on s’est tenu devant Hachem au mont Sinaï. »

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-> « Ils se tinrent debout au bas de la montagne » (Chémot 19,17)
Rabbi Avdimi bar ‘Hama bar ‘Hassa apprend que Hachem renversa sur l’assemblée d’Israël la montagne comme une coupole.
Puis Hachem leur dit : « Si vous acceptez la Torah, c’est bien, sinon là sera votre tombe! » [guémara Shabbath 88a]

-> Le Torah Ohr enseigne :
A la sortie d’Egypte, l’assemblée d’Israël n’avait pas un niveau spirituel élevé.
Cependant, l’amour qu’Hachem a dispensé à Ses enfants leur a communiqué réciproquement, un élan d’amour envers Hachem jusqu’à déclarer : « Naassé véNichma » et avoir mérité de recevoir la Torah.
Alors, Hachem a manifesté Sa satisfaction et Son amour intense en renversant sur eux la montagne (har) afin de les entourer dans toutes les directions.
En effet, la montagne symbolise l’amour et l’affection d’Hachem pour Ses enfants, puisqu’Avraham est appelé « har », lui dont tout le service Divin était l’amour porté à son prochain.

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-> « Il donna à Moché, lorsqu’il eut achevé de parler avec lui sur le Mont Sinaï, les 2 Tables de la Loi » (Ki Tissa 31,18)

Rachi commente que :
« [Dans la Torah] le mot : kékaloto (כְּכַלֹּתוֹ – lorsqu’il eut achevé) est écrit sans vav (ככלותו), et peut donc être lu : kékalato (« comme sa nouvelle épouse ») : La Torah lui a été remise en cadeau, comme l’épouse à l’époux (guémara Nedarim 38a). Car il ne pouvait pas, dans un temps aussi limité, l’étudier dans tous ses détails.
Autre explication : De même que la fiancée, [le jour du mariage], est parée des 24 ornements énumérés dans le livre de Yechayahou (v.3,18 et suivants), de même l’homme érudit doit-il être instruit dans les 24 livres de la Torah. »

« Je [Hachem] vous ai porté sur des ailes d’aigles » (Yitro 19,4)

-> Rachi explique que contrairement aux autres oiseaux, l’aigle porte ses petits sur lui.
En effet, il se dit que si des chasseurs lui lancent des flèches, il est préférable que ces flèches entrent en lui plutôt que sur ses petits.
Ainsi, les égyptiens lançaient des flèches et des projectiles de pierre, et c’est la nuée qui les recevait.

=> Plus profondément, quelle comparaison y a-t-il entre cette attitude de l’aigle et Hachem?

Nos Sages disent qu’avant l’ouverture de la mer, les anges accusèrent les juifs en affirmant : « Les juifs ne sont pas mieux que les égyptiens, tous deux ont commis l’idolâtrie. Ainsi, pourquoi est-ce que Tu sauves les juifs et Tu anéantis les égyptiens? »

Cette question accusatrice est comparée à une  »flèche », que les anges tirèrent à l’encontre des juifs.
Certes Hachem n’avait pas réellement de réponse satisfaisante à cette question. Mais cependant, Il était prêt à assumer une question sans réponse, plutôt que de causer du
tord à Son Peuple.

=> Lui aussi, à l’image de l’aigle, a dit : « Il est préférable que la flèche entre en Moi », Je suis prêt à supporter cette objection sans réponse, « plutôt que la flèche entre en Mes Enfants » : le peuple juif, et ne leur cause du tord.

[‘Hidouché haRim]

« Souviens-toi du jour du Shabbat pour le sanctifier » (Yitro 20,8)

-> Nos Sages disent que le Shabbat n’est pas qu’un simple jour, c’est aussi une entité spirituelle d’une très grande élévation. Cette réalité spirituelle est la fiancée du peuple juif.
[ex : la guémara (Shabbath 119a) rapporte qu’à l’entrée du Shabbath, rav Yanaï chantonnait : « Viens, fiancée, viens, fiancée! » (bo’i kala, bo’i kala! – c’est d’ailleurs devenu la conclusion du lé’ha dodi).]

Si le Shabbat, c’est le 7e jour de la semaine, c’est parce que c’est en ce jour (le samedi), que se réalise le mariage entre le peuple juif et sa fiancée, le Shabbat.
Par ailleurs, nos Maîtres affirment qu’il est interdit de se marier avec une femme avant de l’avoir vu au préalable.

C’est pourquoi la guémara dit que chaque jour de la semaine, on doit penser au Shabbat.
Ainsi, si on trouve au marché un beau poisson ou un beau fruit, on doit le réserver pour le Shabbat.
Le fait de penser et de préparer le Shabbat au cours des jours de la semaine, cela constitue le fait de voir sa fiancée avant le jour du mariage. Et c’est cela qui nous permettra de procéder au mariage quand viendra le samedi, jour du mariage.
[en hébreu au lieu d’appeler les jours : lundi, mardi, …, on les appelle en fonction du Shabbath : 1er jour (yom richon), 2e jour (yom chéni), …]

=> Cela est en allusion dans le verset : « Souviens-toi du jour du Shabbat pour le sanctifier » = en se souvenant du Shabbat tout au long de la semaine, cela est considéré comme le fait de rencontrer sa  »fiancée » avant le mariage.
Et cela nous permettra de « le sanctifier », c’est-à-dire de pouvoir procéder au mariage (appelé  »sanctification (Kidouchin) »), quand viendra le moment : le 7e jour de la semaine.

[le Imré Shéfer]

« Le lendemain, Moché s’assit pour juger le peuple ; le peuple était debout autour de Moché du matin au soir » (Yitro 18,13)

=> Les juifs se trouvaient dans le désert et n’étaient engagés dans aucune entreprise commerciale. Tous leurs besoins étaient assurés.
Ainsi, quels cas pouvaient-ils bien avoir à soumettre à Moché?

Les juifs avaient recueilli une quantité importante de trésors sur la rive de la mer Rouge après la mort des égyptiens.
Les gens qui se trouvaient le plus près du rivage ramassèrent la plus grande partie de ce trésor et choisirent les plus beaux objets.
Ceux qui se trouvaient plus loin reçurent moins, tandis que d’autres ne ramassèrent rien du tout.

La répartition de ce trésor faisait à présent l’objet de vives controverses.
Naturellement, ceux qui possédaient le plus voulaient garder ce qu’ils avaient pris. D’autres voulaient que tout fût partagé équitablement.
D’autres encore pensaient que cet argent devait servir de dédommagement et voulaient qu’ils soit partagé en fonction de la souffrance et des pertes de chacun en Egypte
.
=> C’était un litige très important que Moché devait arbitrer pour le peuple entier.

[Panéa’h Raza – rapporté par le Méam Loez – Yitro 18,13]

« Yitro, prince de Midian, beau-père de Moché, entendit tout ce que D. avait fait à Moché et à Israël Son peuple, que Hachem avait fait sortir Israël d’Egypte » (Yitro 18,1)

-> Rachi : Qu’a-t-il entendu qui l’ait incité à venir?
Le passage de la mer Rouge et la guerre de Amalek.

=> Pourquoi n’est-il pas venu directement après les incroyables miracles liés à la mer Rouge, attendant d’entendre la guerre contre Amalek pour se décider à rejoindre Moché?
Comment comprendre qu’une bataille l’a plus impressionné que ce qui s’est passé à la mer Rouge?

-> Rabbi Eliyahou Lopian explique que toutes les nations du monde ont eu connaissance des miracles incroyables qui se sont passés en Egypte, puis à la mer Rouge, et pourtant elles n’ont rien changé au quotidien : la vie continuait comme auparavant.
Il y avait une exception : Amalek, qui était si bouleversé à l’idée qu’un Etre supérieur soit en charge de leur vie, qu’ils étaient prêt à lui mener combat à tout prix.

Yitro, grand prête de Midian, était un expert de toutes les religions. En effet, il avait une telle soif de vérité, qu’il les avait essayé absolument toutes (cf. Rachi v.18,11).
Puisqu’il avait une recherche de vérité sincère (et non pas uniquement pour satisfaire ses désirs personnels), D. l’assista dans sa démarche.
Après la mer Rouge, Yitro était heureux de connaître la vérité (le D. d’Israël est l’Unique et Vrai D.!), mais cependant il a continué à vivre comme avant.

« Yitro entendit tout ce que D. avait fait  » : Après la bataille d’Amalek, il a réalisé que face aux miracles de Hachem, il y avait 2 réactions :
– celle de toutes les nations = elles n’ont pas entendu : l’information n’a fait que passer dans leur tête, et la vie a ensuite continué comme si rien ne s’était passé.
– chez Amalek et chez Yitro = ils ont entendu, ils ont pris conscience du message derrière les miracles incroyables : il y a une Force Suprême qui dirige et contrôle tout.

Yitro a compris que face à ce choc : soit on agit comme Amalek (plutôt mourir que de devoir soumettre nos envies à celle d’un D.), soit accepter et devenir juif.
C’est pour cela qu’il est parti tout de suite rejoindre les rangs du peuple d’Israël, pour ne pas risquer de suivre l’exemple d’Amalek.

=> Il en est de même dans notre relation avec la Vérité : soit on la laisse nous passer au-dessus de la tête (mes capteurs sont éteints), soit comme Amalek je développe une attitude anti-Hachem pour me permettre de justifier de faire ce que j’ai envie, ou soit j’arrive à capter ces moments de Vérité afin d’en profiter pour faire des changements concrets et réels dans ma vie.

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-> Rabbi Yéhouda Zev Segal explique que Yitro a été très impacté par l’écoute de ce qui s’est passé à la mer Rouge. Cependant, il pensait qu’il n’était pas nécessaire de faire quelque chose, gardant cette sublime inspiration.

Au sujet de la bataille contre Amalek, il est écrit : « Lorsque Moché levait sa main, Israël prenait le dessus et lorsqu’il baissait sa main, Amalek prenait le dessus » (Yitro 17,11).
La michna (Roch Hachana 3,8) explique : « Lorsqu’Israël regardait vers le Ciel et soumettait son cœur à son Père céleste, il avait le dessus ; lorsqu’il ne le faisait pas, il avait le dessous. ».

Yitro a été choqué d’entendre que dans cette bataille qui s’est déroulée sur une seule journée, il était possible d’être inspiré par les mains de Moché au point de mériter la victoire, et qu’un bref moment après, lorsque les mains étaient baissés l’inspiration était partie au point qu’ils perdaient tout.

=> Cela a enseigné à Yitro qu’il n’était pas suffisant de ressentir une élévation suite aux miracles de la mer Rouge, puisque ces sentiments n’allaient pas rester, sauf s’il faisait un acte concret pour les rendre permanents, et c’est ce qu’il a fait en rejoignant les juifs et en se convertissant.

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-> Le Divré Israël explique que la victoire des juifs sur Amalek (symbolisé par Moché levant ses mains) a fait comprendre à Yitro l’importance de s’attacher à des tsadikim, d’avoir son rav, pour gagner sa lutte contre notre yétser ara, le Amalek en nous.

-> Yitro était prêt à quitter tout son confort, sa très haute position dans la société, … pour aller dans le désert, qui symbolise l’humilité.
En effet, c’est uniquement lorsque l’on a tout vidé (ex: notre égo, nos désirs matériels), qu’il n’y a plus rien faisant écran entre nous et D., que l’on peut alors totalement soumettre sa volonté à celle d’Hachem, et il est possible de pleinement acquérir la Torah.
C’est ce que fit Yitro, et c’est une leçon pour nous tous. [dans sa quête de Vérité, il était prêt à tout quitter]
[adapté du Pri Tsadik – Rabbi Tsadok haCohen]

-> Par exemple, le Noam Mégadim commente : « Tu n’auras par d’autres D. », en le rapprochant de : « On ne doit pas être gêné face à ceux qui se moquent de nous lorsque l’on réalise la volonté de D. (Rama – Ora’h ‘Haïm 1).

En effet, cela signifie qu’à nos yeux nous avons d’autres divinités que Hachem, puisque l’on se soumet à l’autorité du regard d’autres personnes, d’intérêts personnels, oubliant l’espace d’un instant que D. est au-dessus de tout.

[le désert représente le fait qu’il n’y a personne, ni aucune tentation : uniquement nous et D. (le roi David s’exclame : Je mets Hachem devant moi tout le temps – Shiviti Hachem lénegdi tamid)]

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+ « Yitro … entendit tout ce que D. avait fait »

-> Le Maskil léDavid apporte l’explication suivante.
Hachem a provoqué Amalek contre les juifs suite à des mauvaises actions de leur part.
Mais alors, si les juifs étaient fautifs, pourquoi Hachem leur a accordé la victoire de cette guerre?

De ce raisonnement, Yitro a déduit que forcément, le peuple d’Israël bénéficiait de la faveur Divine, à l’image d’un père pour son fils, même s’il le trouve coupable et qu’il le punit, finalement il le prend en pitié et l’épargne.

=> Ainsi, si le peuple juif est tel un fils pour Hachem, s’il est particulièrement aimé par Hachem, même s’il faute, alors effectivement, Yitro a conclu qu’il convient de s’attacher à ce peuple : il est donc venu rejoindre le peuple d’Israël (spécialement après l’épisode de Amalek).

-> Le ‘Hatam Sofer explique que Yitro se culpabilisait et considérait qu’il avait commis une faute d’avoir été un conseiller de Pharaon.
Certes, il ne disait rien de mal contre les juifs, mais nos Sages affirment que celui qui se joint à un racha sera puni comme celui-ci.
Ainsi, Yitro s’en voulait donc d’avoir été, pendant une certaine période, conseiller de Pharaon.

Bien que depuis longtemps il avait regretté ce manquement et s’était déjà repenti, malgré tout, après avoir entendu le miracle de l’ouverture de la mer Rouge, il comprit que Hachem procède mesure pour mesure.
Les égyptiens furent punis par Hachem selon leurs perversités (subissant chacun une mort proportionnelle aux souffrances qu’ils ont pu faire subir), et furent engloutis dans la mer pour avoir jeté les enfants mâles dans le Nil.

De là, Yitro comprit que son repentir devait être à l’image de son manquement et il décida qu’à présent, il serait un bon conseiller pour les juifs, quand ils en auraient besoin.
Cependant, il pensait qu’il pouvait rester chez lui et attendre que les juifs viennent le consulter pour les conseiller. Il ne se voyait pas dans l’obligation d’aller, lui-même, vers eux.

Mais lorsqu’il entendit qu’Amalek vint faire la guerre contre Israël et que, comme le disent nos Sages, il parcourut pour cela 400 Parsa (environ 1700 km), ce qui représente une distance énorme. Alors il se dit que si pour le mal, Amalek est prêt à venir de si loin, combien plus pour le bien des juifs, lui aussi devait venir vers le peuple.

-> Le Ktav Sofer (fils du ‘Hatam Sofer), apporte l’éclairage suivant. Il dit que Yitro souhaitait rejoindre le peuple juif depuis longtemps, mais il craignait d’être mal reçu, en tant qu’ancien prêtre idolâtre.
Par mesure de reconnaissance vis-à-vis de lui, pour avoir hébergé Moché dans un moment difficile pour lui, et lui avoir donné sa fille en mariage, certainement les juifs l’accueilleraient bien.
Cependant, il voulait être sûr que le peuple d’Israël avait bien cette qualité de reconnaissance avant de venir les rejoindre.

Quand il entendit le miracle de l’ouverture de la mer, il se demanda pourquoi Hachem a-t-il eu besoin de faire un tel miracle. Pourquoi les juifs n’ont-ils pas tout simplement fait la guerre aux égyptiens ?

La réponse est que les égyptiens ont accueilli dans leur pays les juifs, et simplement pour cela ils ne pouvaient pas leur faire de mal, malgré toutes les souffrances qu’ils leur ont imposées.

De là, Yitro déduisit que le peuple d’Israël est très reconnaissant. Mais malgré tout, il n’en fut pas complètement sûr, car peut-être que les juifs ne pouvaient pas simplement faire la guerre aux égyptiens du fait de leur faiblesse et de leur fragilité dues au fait qu’ils étaient des anciens esclaves.

Ainsi,lorsque Yitro vit comment les juifs ont fait, malgré tout, la guerre contre Amalek et ont eu la victoire, de là il déduisit que les juifs n’ont pas peur de faire la guerre.
S’ils n’ont pas combattu les égyptiens, c’est donc bien du fait de leur sentiment de gratitude envers eux.

=> Yitro conclut de cette association entre l’ouverture de la mer et la guerre contre Amalek, que les juifs ont cette qualité de reconnaissance, alors il se sentit prêt à venir rejoindre le peuple d’Israël, sûr qu’il sera bien accueilli.

« Yitro, beau-père de Moché, emmena Tsipora, épouse de Moché … ses 2 fils, l’un nommé Guerchom : « car, avait-il dit, je suis étranger, dans un pays étranger« . L’autre nommé Eliézer, « parce que le D. de mon père m’a aidé et m’a sauvé de l’épée de Pharaon« . » (Yitro 1,2-4)

– Le 1er enfant de Moché était Guerchom, qui veut dire  »étranger là-bas », car il est né alors que Moché était « étranger, dans un pays étranger ».
– Et le 2e était Eliezer, qui veut dire  »mon D. m’a aidé » : « Le D. de mon père m’a aidé et m’a sauvé de l’épée de Pharaon ». En effet, Pharaon a essayé de tuer Moché quand il a appris qu’il a tué un égyptien, et Hachem l’a sauvé. Or, puisque Moché a été sauvé de l’épée de Pharaon avant de se retrouver étranger à Midiyan, ainsi il aurait dû appeler le 1er Eliezer et le 2e Guerchom.
=> Pourquoi Moché a-t-il choisi l’inverse?

-> Le Sforno explique que tant que le Pharaon qui voulait tuer Moché était vivant, Moché ne se sentait pas complètement sauvé de son épée, car il craignait que s’il retourne en Egypte, ce Pharaon réessaie de le tuer.
Or, après qu’Hachem aie désigné Moché pour libérer le peuple juif d’Egypte, Il lui annonça que ceux qui cherchent à le tuer sont morts, dont ce Pharaon.

=> C’était seulement à présent que Moché se sentait définitivement sauvé de l’épée de ce Pharaon. Et c’est quelques jours après cela, quand il était en chemin pour retourner en Egypte, que son 2e fils fut circoncis.
Seulement alors, il put l’appeler Eliézer, car maintenant, il sentait qu’il était réellement sauvé de l’épée de Pharaon, comme Hachem le lui avait fait savoir

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-> Le Ohr ha’Haïm haKadoch explique la raison du prénom de Guerchom de la façon suivante :
Moché dit : « J’étais étranger dans un pays étranger ». La redondance de cette phrase interpelle, et c’est qu’en réalité, tout homme est déjà étranger dans ce monde, car la véritable place de l’âme est auprès d’Hachem.
De plus, Moché était aussi étranger parce qu’il se retrouvait dans un pays étranger, à Midiyan, loin des siens.
Ainsi, non seulement Moché considérait qu’il était étranger, comme toute personne, du fait qu’il se trouve dans ce monde, mais en plus, il se trouve dans un pays étranger.
Bien-entendu, le fait que Moché se trouve étranger dans ce monde, cela a commencé dès sa naissance, avant d’avoir été sauvé de l’épée de Pharaon.

=> C’est pourquoi, il appela son 1er fils Guerchom, par rapport à cette notion d’étranger dans ce monde, qui est bien intervenue avant qu’il n’ait été sauvé de l’épée de Pharaon.

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-> Le Tiféret Yonathan dit que Moché aimait tellement ses frères qui souffraient en Egypte, qu’il ne considérait pas comme un réel bienfait le fait d’avoir été sauvé de l’épée de Pharaon.
En effet, il pensait qu’il eut peut-être même été préférable de mourir entre les mains de Pharaon plutôt que de savoir ses frères tant souffrir et être oppressés.
A quoi bon vivre si son peuple souffre autant.

=> C’est pourquoi, il ne voulait pas nommer son fils Eliézer, car il ne ressentait pas assez le bienfait d’avoir été sauvé, alors que son peuple peine tant.
Mais quand Hachem se révéla à lui au buisson pour lui annoncer la délivrance, à présent il commença à ressentir rétroactivement le bonheur d’avoir été sauvé. Car cela valait bien le coup d’avoir été sauvé, pour pouvoir se réjouir de la Délivrance du peuple juif.
A présent, il pouvait appeler son 2e fils Eliézer, pour remercier Hachem comme il se doit et avec toute la gratitude qui s’impose, de l’avoir sauvé.

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-> Le rav Moché Feinstein (Darach Moché) explique que Moché réfléchit et réalisa qu’Hachem ne l’a pas sauvé en vain de l’épée de Pharaon. Il comprit qu’Hachem l’a sauvé uniquement pour qu’il s’élève spirituellement et se consacre à Son Service.
C’est pourquoi, quand il arriva à Midiyan, il entreprit tout ce qu’il pouvait pour s’investir pleinement dans le Service Divin. Ainsi, il comprit que dans ce pays étranger, loin de ses frères, le risque de se perdre et de s’intégrer dans la population était grand.
Cela mettait en péril son élévation spirituelle.

Pour progresser, il lui fallait se distinguer des Midiyanim. Il ne devait surtout pas se fondre dans la masse. C’est pourquoi, il appela son premier fils Guerchom, pour se rappeler constamment qu’il est et doit rester étranger dans ce pays. Il sentait que c’était cela l’urgence du moment pour se protéger spirituellement.

=> Comme Moché avait compris qu’il n’a été sauvé de Pharaon que pour s’investir dans le Service d’Hachem, et que cela devait passer par le fait de se sentir étranger à Midiyan, pour ne pas s’assimiler, il convenait donc avant tout de nommer son premier fils Guerchom.
Par cela, il se rappellera toujours qu’il n’est qu’un étranger et ne doit pas s’assimiler, et de la sorte, il pourra s’investir dans le Service Divin, même dans un pays hostile à ce service.

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-> Certains commentateurs expliquent que les tsadikim se réjouissent encore plus des souffrances que des bienfaits, car les souffrances expient les fautes, mais aussi élèvent et raffinent encore plus l’homme.
C’est pourquoi, Moché donna encore plus de priorité à l’épreuve qu’il vivait, de se retrouver étranger dans un pays étranger, plus encore qu’au miracle qu’il a vécu d’avoir été sauvé de l’épée de Pharaon