21/09/2020 Laisser un commentaire
« Et maintenant, écrivez pour vous ce chant » (Vayélé’h 31,19)
-> Nos Sages déduisent de ce verset que chaque membre du peuple d’Israël a le devoir d’écrire un rouleau de Torah, commandement dont on peut également s’acquitter en écrivant même une seule lettre d’un rouleau entier. Dans la mesure où l’absence d’une seule lettre invalide tout le rouleau, en écrire ou en corriger une équivaut à écrire un rouleau entier. [Rambam – Hilkhot Séfer Torah 7,1]
D’après certaines opinions, on peut s’acquitter de ce commandement en faisant l’acquisition de livres commentant la Torah (Séfer ha’Hinoukh 613 ; Roch [cf.ci-dessous]).
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-> Le Méam Loez (Vayélé’h 31,19) enseigne :
Pourquoi un homme auquel son père aurait laissé un Séfer Torah doit-il selon nos Sages quand même en écrire un autre? Il n’est pas tenu d’acheter des téfilin si son père lui a laissé les siennes.
[Un réponse est : ] cette mitsva a pour but de multiplier les Sifré Torah pour qu’on puisse les prêter à ceux qui n’ont pas les moyens d’en écrire un. De plus, de nouveaux livres donnent envie d’étudier, et cela combat la paresse.
[…]
Le Roch écrit : « C’est certainement une grande mitsva que d’écrire un Séfer Torah mais cela s’appliquait seulement à l’époque où l’on étudiait dans le Séfer Torah qu’on avait écrit.
Aujourd’hui, on dépose les Sifré Torah à la synagogue pour lire la Torah en public.
Désormais, la mitsva pour chaque juif qui en a les moyens consiste à écrire le ‘houmach, la michna, la guémara et leurs commentaires pour pouvoir les étudier, lui et ses fils.
En effet, la mitsva d’écrire un Séfer Torah a pour but d’étudier, comme il est écrit : « Enseigne-le aux juifs et fais-le leur apprendre ».
Or par l’étude de la guémara et des commentaires, l’homme connaît parfaitement les mitsvot et leurs lois.
Tels sont donc les livres que nous avons l’obligation d’écrire. On ne devra pas les vendre si ce n’est pour avoir les moyens d’étudier la Torah ou pour se marier (comme pour un Séfer Torah). »
[…]
Celui qui achète un Séfer Torah tout prêt sans peiner pour l’écrire est considéré comme un homme qui a « attrapé » une mitsva. Il est probable que s’il avait dû peiner pour accomplir cette mitsva, il y aurait renoncé.
Mais s’il a peiné pour écrire, même s’il n’a fait que corriger une lettre du Séfer, c’est comme s’il l’avait entièrement écrit. En effet, on pourra dire en sa faveur que, de même qu’il a corrigé cette lettre, il aurait aussi corrigé d’autres.
Et comme il a fourni des efforts pour écrire un Séfer Torah, il en aurait fait autant pour aller dans le désert recevoir la Torah. C’est pourquoi l’écriture d’un Séfer Torah est comptée comme la réception de la Torah au mont Sinaï.
[…]
L’homme qui écrit un Séfer Torah ne subira pas les accusations de l’Attribut de Justice.
Celui qui a accompli la mitsva d’écrire un Séfer Torah doit veiller à accomplir la Torah et les mitsvot avec plus empressement. En effet, le but essentiel de cette mitsva est d’encourager l’étude, l’enseignement et l’accomplissement de la Torah.
Ainsi, si nous les négligeons, le Séfer Torah lui-même portera une accusation contre nous.
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-> D’après la guémara (Ména’hot 30a), si quelqu’un écrit un Séfer Torah, la Torah considère cela comme si elle avait reçu la Torah du mont Sinaï.
Pourquoi cela?
Nos Sages disent que la Torah contient 600 000 lettres. Ces 600 000 correspondent aux 600 000 adultes mâles juifs qui ont quitté l’Egypte ; chaque juif a une lettre dans la Torah.
Ainsi, le peuple juif ne pouvait pas recevoir la Torah au mont Sinaï à moins d’y être tous réunis, car si une seule personne était manquante, alors il manquait une lettre à la Torah.
Une personne qui écrit un Séfer Torah, écrit « sa » lettre dans la Torah et se connecte avec toutes les autres lettres, avec tous les autres juifs.
En agissant ainsi, elle fait ce qui a aidé à rendre le don de la Torah possible, et ainsi elle est considérée comme si elle était au don de la Torah.
Notre verset fait allusion à cela : « écrivez pour vous » = écrivez « votre lettre » de la Torah, connectez-vous à l’ensemble du peuple juif, comme tous les juifs étaient unis comme une seule personne au don de la Torah au mont Sinaï.
[…]
Pourquoi le verset commence-t-il par « et maintenant » (véata – וְעַתָּה)?
Cela nous apprend que nous devons étudier la Torah « maintenant », à tout moment et à toute heure.
On ne doit pas se dire : « Cela m’est trop difficile d’étudier la Torah maintenant, je l’étudierai lorsque cela sera plus facile ».
[par exemple, chaque personne dit qu’elle travaille beaucoup pour permettre à son enfant de pouvoir étudier, au final les générations passent, et il n’y a jamais d’enfant qui étudie véritablement.
De même, notre yétser ara trouve toujours de bons arguments pour indéfiniment repousser/réduire notre étude.]
[Béer Moché]
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-> Selon nos Sages, ce verset vient donner l’ordre à chacun d’écrire (ou de faire écrire) un Séfer Thora (rouleau de Torah).
De l’expression “écrivez pour vous”, on apprend que même si ses parents lui ont laissé en héritage un Sefer Thora, il est une mitsva qu’il en écrive un autre de par lui-même.
Cette loi délivre une leçon de morale en allusion. C’est que même si quelqu’un a reçu une bonne éducation juive, et qu’il a toujours vu ses parents accomplir les mitsvot, malgré tout, il ne devra pas pratiquer par habitude, parce que ses parents ont toujours fait, alors lui aussi réalise la Torah.
Même si ses parents lui ont laissé un héritage de Torah, lui il devra pratiquer la Torah avec toute la ferveur qui s’impose, comme si c’est lui le premier à pratiquer. Il doit “écrire” sa propre Torah, et pas seulement répéter ce qui se trouve dans la Torah et dans les habitudes religieuses qu’il a reçues de ses parents.
[Ktav Sofer]
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+ « Et maintenant, écrivez pour vous cette Torah » (31,19)
Nos Sages expliquent par rapport à la joie des jours de fêtes, que le terme »pour vous » signifie »pour vos besoins », à savoir que les jours de fêtes, il convient de s’occuper de ses besoins, en prenant de bons repas par exemple.
On peut appliquer la même explication dans ce verset.
« Écrivez pour vous (pour vos besoins) cette Torah » = car dans la Torah, l’homme peut y trouver tous ses besoins. La réponse à toutes les questions de la vie, l’attitude à adopter à chaque pas et chaque mouvement, tout est contenue dans la Torah.
Celui qui se consacre à l’étude de la Torah, y trouvera tout ce dont il aura besoin dans chaque étape de sa vie.
[Sifté Tsadik]