« Il [Moché] dit à Aharon : Prends pour toi un veau adulte comme offrande de faute et un bélier comme offrande d’élévation, sans défaut, et offre[-les] devant Hachem.
Et aux enfants d’Israël parle en disant : Prenez un bouc comme offrande de faute, ainsi qu’un veau et un mouton dans leur 1ere année, sans défaut, comme offrande d’élévation » (Chémini 9,2-3)

-> Le Torat Cohanim et le Targoum Yonathan enseignent qu’avant l’inauguration du Michkan, Aharon et le restant des juifs ont demandé à être pardonnés pour leur faute du « début » et leur faute de la « fin ».

Celle du « début » = c’est la faute des frères qui ont trempé la tunique de Yossef dans le sang d’un bouc (cf. Vayéchèv 37,31) => le bouc apportait par le peuple venait en expiation.

Celle de la « fin » = c’est la faute du Veau d’or, que les juifs ont crée avec l’aide de Aharon => le veau venant en expiation.

=> Pourquoi demander l’expiation de ces 2 fautes en même temps, le jour de l’inauguration du Michkan?

-> Rabbi Its’hak Danzig (le Maharid) rapporte un midrach selon lequel les frères ont vendu Yossef parce qu’ils ont vu par inspiration Divine, que Yossef allait avoir comme descendant, plusieurs siècles plus tard, un homme du nom de Yéroboam Ben Névat, qui allait instaurer un culte idolâtre et qui allait entraîner beaucoup de juifs dans l’idolâtrie.
[ce roi racha a détourné Israël du service de D., au point que les 18 rois qui lui succédèrent ont tous pratiqué l’idolâtrie en entraînant l’ensemble du peuple à les suivre]

Les frères de Yossef souhaitaient empêcher tout cela en faisant disparaître Yossef, et c’est pour cela qu’ils l’ont vendu.

Ainsi, jusqu’à la faute du Veau d’or, les tribus avaient une sorte d’excuse pour la faute de la vente de Yossef.
Mais quand le peuple fit le Veau d’or et se voua à l’idolâtrie, ils montrèrent par là que eux aussi pouvaient s’adonner à un culte idolâtre. Par cela, toute leur excuse pour avoir vendu Yossef s’effondra, car les tribus aussi allaient avoir des descendants qui firent l’idolâtrie du Veau d’or et Yossef n’était pas le seul.

=> C’est pourquoi au moment où le peuple apporta une expiation pour la faute du Veau d’or, il devait aussi apporter une expiation pour la vente de Yossef, car la faute du Veau d’or réveilla et réactualisa la faute de la vente de Yossef.

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-> Le Messé’h ‘Hochma propose une autre explication.

Le Torah évoque que les tribus haïrent Yossef car il rapportait à leur père tous les mauvais comportements qu’il voyait chez eux (cf. Vayéchev 37,2). Ainsi, leur raison était qu’il aurait dû les réprimander directement et non par le biais de leur père.

Mais, lors de la faute du Veau d’or, les enfants d’Israël tuèrent ‘Hour, le fils de Myriam, pour les avoir réprimandé. Ils montrèrent par là qu’ils ne sont pas capables d’accepter les réprimandes directement.
Par cela, toute la raison que les tribus invoquèrent pour avoir vendu Yossef s’annula, car Yossef a bien fait de craindre de les réprimander en face à face. Il préféra donc, à juste titre, passer par l’intermédiaire de son père.

=> C’est pourquoi, la faute du Veau d’or réactiva la faute de la vente de Yossef? et à présent que l’on expie la faute du veau d’or, il fallait donc aussi se racheter pour la vente de Yossef.

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-> Le Kli Yakar explique que c’est la faute de la vente de Yossef qui généra la faute du Veau d’or.

Il est écrit : »Ses frères furent jaloux de lui (de Yossef) » (Vayéchev 37,11). C’est cette jalousie qui a entraîné la vente de Yossef.
Suite à cette faute de jalousie, ce défaut s’enracina dans le cœur des juifs pour les générations futures, et c’est cette jalousie latente qui s’éveilla pour entraîner la faute du veau d’or.

En effet, beaucoup d’entre le peuple jalousait Moché, à l’instar de Kora’h et son assemblée, un peu plus tard.

Puisque dans cette génération Moché avait des jaloux, lorsque le peuple dit : « Cet homme Moché, nous ne savons pas ce qu’il est devenu de lui » (Ki Tissa 32,1), ils souhaitaient par cela se libérer de l’autorité de Moché pour « élire » ce Veau d’or à sa place
(en se faisant son propre dieu, on en vient à respecter ses propres commandements, et donc à se servir soi-même! [pourquoi c’est lui le responsable, et pas moi!]).

=> C’est donc bien la faute de la vente de Yossef qui, à travers la jalousie qu’elle imprégna dans le cœurs des juifs, provoqua la faute du veau d’or.

Le Kli Yakar poursuit son raisonnement et explique pourquoi Aharon ne devait pas, lui aussi, offrir un bouc, pour se racheter de la part de son ancêtre, Lévi, qui avait lui aussi participé à cette faute de la vente de son frère.

En effet, Aharon est caractérisé comme l’homme de la paix, comme le dit Hillel : « Sois parmi les disciples d’Aharon, en aimant la paix et en poursuivant la paix, en aimant les créatures et en les approchant à la Torah » (Pirké Avot 1,12).

Aharon a travaillé pour éradiquer la jalousie et la haine de son cœur, et pour n’y faire régner que l’amour de la paix et des hommes.
Il n’avait donc pas besoin d’offrir un bouc pour expier sa part dans la vente de Yossef, puisqu’il s’était déjà amendé pleinement de cette faute, par son travail personnel de renforcement de la paix et de l’amour des autres.

=> Puisqu’il ne lui restait plus aucune trace de ce défaut de la jalousie (racine de la vente de Yossef), il n’avait donc plus aucune raison de l’expier par l’offrande d’un bouc.

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+ Pourquoi la Torah demande-elle précisément un bouc et un veau pour expier ces fautes?

-> On a pu voir que le bouc renvoyait au bouc qui a été tué pour mettre du sang sur la tunique de Yossef, et que le veau faisait allusion au Veau d’or.

-> Rabbi Its’hak Soloveitchik apporte une autre explication.
En demandant à Aharon de lui construire un « dieu » pour remplacer Moché, le peuple avait prouvé sa trop grande dépendance vis-à-vis de son guide. Ils pensaient qu’ils ne pourraient pas subsister sans Moché ou autre chose qui prendrait sa place.

=> C’est donc un veau, un animal docilement attaché à sa mère, qui devait être apporté en sacrifice.

En revanche, en vendant Yossef, ses frères avaient fait preuve d’un esprit de rébellion et avaient refusé de s’incliner devant le choix de Yaakov qui destinait Yossef à être le chef de famille.
Ils s’étaient conduits comme un effronté, et c’est donc cet animal qu’il fallait apporter pour obtenir le pardon.

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+ « Comme offrande d’élévation (léola) » (Chémini 9,2 (pour Aharon) et aussi v.9,3 (pour le restant du peuple))

-> Un sacrifice d’élévation (korban ola) est un moyen pour élever [spirituellement] quelqu’un, comme tout autre sacrifice.

Nous apprenons de là que si une personne souhaite véritablement s’élever et se rapprocher de D. alors « offre[-les] devant Hachem » = on doit sacrifier sa propre volonté, comme nos Sages disent : « Accomplis Sa volonté comme si elle était la tienne, de sorte qu’Il accomplisse ta volonté comme si elle était la Sienne. Efface ta volonté devant la Sienne » [Pirké Avot 2,4 – Rabban Gamliel]
[Maguid de Mézéritch]

=> De nos jours où il n’y a plus le Temple/Michkan, chaque fois que nous sacrifions notre volonté pour respecter celle de Hachem, c’est comme si l’on avait apporté un korban qui nous permet de nous élever spirituellement vers D.
On ne perd pas à renoncer à notre volonté, puisqu’on y gagne une proximité, un attachement accru avec Hachem.

« Ce fut au 8e (chémini) jour » (Chémini 9,1)

Il est intéressant de constater que ce 8e jour, où fût inauguré le Michkan, possède un mélange :

-> de joie : « Le jour de l’inauguration du Michkan était aussi joyeux pour Hachem que le jour où Il a créé la terre et le Ciel. »
[guémara Méguila 10b]
D’ailleurs, la Torah utilise la même terminologie : « Et ce fut le soir et ce fut le matin ».
Dans les 2 cas, le verset commence par : « Et ce fut » (vayéhi – ויהי)

-> de souffrance. La guémara (méguila 10b) dit : « Nous savons par tradition que partout où il est écrit « vayéhi » (Et ce fut), c’est toujours l’expression d’une douleur ».

=> Comment comprendre qu’il y avait 2 sentiments opposés?

1°/ Car 2 enfants de Aharon, Nadav et Avihou, sont morts en ce jour, entraînant de la douleur chez tous les juifs qui ne comprenaient pas pourquoi un jour aussi joyeux devait comporter une si grande perte.

Selon le rav David Hoffman, cela illustre le fait que nous ne comprenons pas pourquoi Hachem agit ainsi, mais néanmoins nous devons croire d’un cœur rempli de émouna qu’il y a une raison derrière chaque chose, et que Hachem fait tout pour le bien.
[c’est la particularité de ce monde où un événement peut sembler bon ou mauvais, mais dans le monde de Vérité, nous prendrons conscience que ce n’était que bonté!
C’est également cette force du yétser ara : le doute (mélange de : Hachem est bon/miséricordieux (inauguration du Michkan, lieu de résidence de la Chékhina) et Il est également cruel/très rigoureux avec nous (mort des tsadikim Nadav et Avihou : comment des personnes aussi élevées sont mortes en voulant faire Sa volonté, à cause de détails!)]

[Rachi (10,3) : Lorsque D. applique la stricte justice même aux tsadikim, on Le craint et on Le vénère, car on dit : si tel est le sort réservé aux tsadikim, à plus forte raison le sort réservé aux réchaïm doit-il être sévère.]

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2°/ Après que les juifs aient fauté avec le Veau d’or, ils ont recherché des signes de pardon de Hachem. Ils ont donné de tout leur cœur au Michkan, et l’ont construit avec un dévouement exemplaire.
Moché les a informé qu’un signe apparaîtra du Ciel symbolisant l’acceptation par Hachem de leur téchouva.

Pendant 7 jours de suite, Moché a construit le Michkan, y a fait le service Divin, avec l’ensemble du peuple qui venait y assister, et rien ne s’est passé.
Le 8e jour (chémini) les juifs étaient déçus, à l’exception de Moché qui était plein de confiance comme au 1er jour.

[ => Vayéhi = mélange de joie liée à l’inauguration, et également de douleur, car pour le moment D. n’avait pas encore manifesté qu’Il leur pardonnait leur faute!]

Le Messekh ‘Hokhma écrit que Moché était à un niveau supérieur aux autres, et bien qu’il n’a pas vu de signe de progrès, il est resté quand même totalement confiant dans le fait que Hachem ne les laisserait pas tomber, et c’est par le mérite de sa confiance, que Moché a amené le feu du Ciel.

[v.9,24 : le feu est descendu comme un pilier du ciel vers la terre – Sifra.
Le chiffre 7 représente les 7 jours de la semaine (la naturalité de ce monde), et le 8 correspond à ce qui est au-delà. C’est cette persévérance et cette émouna surnaturelle de Moché qui a permis de créer le miracle!]

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3°/ Rabbi Binyamin Adler enseigne qu’en suspendant au 8e jour l’arrivée du feu comme signe de pardon, Hachem voulait montrer que les sacrifices (de nos jours = c’est la prière) ne sont pas une formule magique, D. désire notre cœur, et sans une connexion sincère nous ne pouvons pas pleinement susciter Son amour.

=> Hachem attend impatiemment de pouvoir nous combler de bénédictions abondantes, mais cela dépendant du cumul : action + intention.

[Ainsi, en ce 8e jour, il y avait un mélange de joie de pouvoir inaugurer le Michkan, mais également de la douleur, allusion au fait de briser totalement son cœur vers D.
Le peuple voulait tellement être pardonné pour le Veau d’or, qu’ils ont vidé toutes leurs forces à papa Hachem. Or, il est écrit : « D. est proche de tous ceux qui L’appellent, de tous ceux qui L’appellent avec sincérité » (Téhilim 145,18).

=> De même, nous devons faire attention à ce que nos prières ne soient pas routinières, un simple mouvement de nos lèvres, car sinon elles produisent beaucoup moins de résultats!]

[pendant nos prières, on doit injecter toutes nos souffrances, en vidant notre cœur à papa Hachem. Il s’y mêle la joie de s’adresser à l’Unique, à notre papa Hachem qui peut tout et qui nous aime tellement! ]

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4°/ Le Sforno enseigne qu’avant la faute du Veau d’or, chacun des juifs étaient digne de la Présence Divine.

[Par exemple, au sein des familles, chaque aîné aurait joué le rôle du Cohen, et suite au Veau d’or ce sont les Cohanim qui ont rempli ce rôle pour tous! ]

Cette faute ayant entraînée une chute désastreuse du peuple, la construction du Mickan devint nécessaire pour servir de résidence à la Présence Divine.

=> Rabbi Israël de Rizhin explique que le regret d’avoir perdu la possibilité d’une sainteté encore plus grande se mêlait à la joie de l’inauguration du Michkan.

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5°/ Vayéhi est un langage de douleur, Moché était peiné de ne pas être le Cohen Gadol (il l’a été jusqu’au 8e jour, où Aharon et ses descendants ont été nommés à ce poste : cf.v.9,1).

Puisque les juifs était des baalé téchouva (faute du Veau d’or), ils avaient besoin d’un baalé téchouva pour accomplir le Service Divin à leur place : Aharon haCohen.
[Sfat Emet]

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6°/ Aharon était si humble et modeste que le fait d’être nommé Cohen Gadol était douloureux pour lui (d’où l’utilisation du Vayéhi).
En réalité, il est plus facile pour un tsadik d’être jeté dans une fournaise ardente, que de devenir renommé comme un des grands tsadikim du peuple d’Israël!

[Rabbi Ouri de Strelisk (le Saraf)]

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7°/ La paracha Chémini (le 8e) aborde ce qui s’est passé le 8e et dernier jour de la période d’inauguration du Michkan, c’était alors Roch ‘Hodech Nissan.

Rachi rapporte que pendant chacun des 7 jours précédents, Moché construisait le Michkan, y exécutait à lui seul tout le service, puis démontait le Michkan.
A partir du 8e jour, seul les Cohanim (Aharon et ses enfants) pouvaient exécuter ce service, et c’est en ce jour que le Michkan va être édifié de façon définitive.

=> Quel était la nécessité pour Moché d’édifier, puis de démonter le Michkan à chacun des 7 jours?

Selon rabbi Barou’h Simon, cela nous enseigne la force de la téchouva.
Le midrach (Béréchit rabba 3,7) nous rapporte qu’avant de créer ce monde, Hachem a créé des mondes et les a détruit.

D. étant parfait, pourquoi devait-Il agir ainsi?
Le Noam Elimélé’h répond que c’est parce qu’Hachem voulait intégrer dans la Création le concept de regret, de tout recommencer à zéro, qui est la base de la téchouva.

D’ailleurs, selon la guémara (Pessa’him 54a), la téchouva est l’une des 7 choses qui a été créée avant même la Création de ce monde (au même titre que la Torah!).

=> Même si Hachem ne fait pas d’erreur, Il a quand même agit comme s’Il regrettait Ses actions, voulant recommencer à nouveau, et cela uniquement pour nous apprendre de ne jamais désespérer puisque nous avons la téchouva.

=> Moché a agit de la même façon pour montrer aux yeux de tous que si l’on veut mériter de voir Hachem résider parmi nous, nous devons saisir l’importance de la téchouva.
Cette capacité d’effacer le négatif, pour encore mieux générer du positif.

[on peut imaginer que le terme « vayéhi » renvoyant à une notion de douleur, fait allusion au peuple qui ayant vu pendant 7 jours Moché leur expliquer ce concept, commencer à faire une téchouva très profonde en eux-mêmes, dans la douleur d’avouer leurs fautes à Hachem.
Suite à cela (le 8e jour), la Présence Divine est venue résider dans le Michkan, et en chacun des juifs, ce qui génère la plus grande des joies!]

« Voici les créatures que vous pouvez manger parmi tous les animaux sur la terre » (Chémini 11,2)

-> Hachem interdit aux juifs certains animaux en raison de leur statut particulier.
Alors qu’Israël est destiné à vivre au monde futur, les nations ne le mériteront pas, ainsi tout leur est permis ici-bas …

Les nations n’étant pas destinées à vivre au monde futur, les aliments non cashère ne leur ont pas été interdits.
Par contre, les juifs ont une âme taillée à partir d’un endroit précieux sous le Trône de Gloire. Ils sont destinés à revivre à la résurrection et à hériter du monde futur.
Hachem ordonna donc qu’ils veillent à ne pas souiller leur âme pure par des aliments impurs.

Tous les aliments non cashère interdits par la Torah proviennent de l’Autre Côté (sitre a’hra) ; un esprit impur les habite.
Lorsqu’un homme consomme un aliment non cashère, il absorbe cet esprit impur (roua’h tamé) qui s’incruste en son âme.
Si son âme souillée quitte ce monde sans s’être repentie, tous ces esprits impurs s’attachent à elle. Au monde futur, elle sera donc ballottée d’un endroit à l’autre comme un objet répugnant dont personne ne veut.
L’esprit impur est attaché définitivement à l’âme sans qu’elle ne puisse s’en défaire.

[La Torah dit : « Ne souillez pas votre âme par toute créature rampante et ne devenez pas impurs car vous seriez souillés (vénitmétem – ונטמתם) par elle » (Chémini 11,43).
La guémara (Yoma 39a) enseigne : Ne lis pas « impureté » mais « occlusion » [vénitamtem – ונטמאתם], car les fautes obstruent le cœur de l’homme.]
Les aliments non cashère ferment le cœur de l’âme de l’homme qui les consomme.

Quiconque mange des aliments non cashère risque de perdre son âme pure au monde futur et d’être anéanti en Enfer (guéhinam) …

Voici les mots de réprimande que Hachem adresse aux hommes dans le monde futur : « Regardez et réfléchissez! La punition de ceux qui n’ont pas gardé leur bouche et ont mangé des aliments interdits n’est pas simplement d’être rongés par les vers. Pire encore, leurs vers ne mourront jamais! »

Car ces gens n’ont pas vérifié les légumes et autres aliments pour s’assurer qu’ils ne contenaient pas de vers. Ils disaient : « Ne mangerons-nous pas des vers encore plus gros dans la tombe? »
Les vers de ces personnes ne mourront pas même au monde futur, ils continueront à grouiller, ne mettant ainsi jamais fin à la punition des réchaïm.
Ensuite, les fauteurs hériteront du guéhinam dont le feu ne s’éteindra jamais.

Le roi Salomon dit à leur propos : « Tous les efforts de l’homme vont à sa bouche mais son âme n’est jamais satisfaite » (Kohélét 6,7).
Un homme peut avoir peiné et travaillé dur toute sa vie mais souffrir dans le monde futur à cause des aliments interdits dont il s’est souillé.
« L’âme n’est pas satisfaite » signifie que sa punition durera éternellement car son âme ne sera pas attachée à la vie éternelle.

Ceci éclaire les paroles du midrach : dans le futur, on fera l’annonce suivante : « Quiconque n’a pas mangé d’insectes et de vers vienne recevoir sa récompense! »
Cette annonce demande explication : Pourquoi mentionner l’abstention « d’insectes et de vers », mais aucun des 613 autres commandements, tels que les tsitsit, les téfilin, …?

En réalité, les vers, les insectes et les autres aliments interdits souillent considérablement l’âme. Ils la détruisent et la déracinent de son lien à la vie, la privant de tout espoir au monde futur.
L’âme elle-même en est anéantie.

Par contre, si une personne évite tout aliment interdit et ne souille pas son âme, elle ne perd pas la récompense de ses bonnes actions, même si elle a commis d’autres fautes.
Au monde futur, après avoir été punie pour ses fautes, elle est récompensée pour ses bonnes actions.

[Méam Loez – Chémini 11,2]

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-> « Si vous vous rendez impurs sur terre [en mangeant des aliments interdits], Je (Hachem) vous traiterai, Moi aussi, comme impurs dans le monde à venir et dans le séjour [éternel] dans l’au-delà. »

[Rachi (Chémini 11,43) – citant la guémara Yoma 39a]

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-> Nous voyons aujourd’hui de nombreuses personnes emprunter de mauvaises voies et abandonner la Torah de Hachem.
Dans de nombreux cas, c’est parce qu’elles ont mangé des aliments non cachère dans leur enfance.
Nombreux sont les parents qui croient cela inoffensif tant que l’enfant n’est pas bar mitsva. Ils ne se rendent pas compte du grand danger qui résulte de la consommation d’aliments non cachère …

Elicha ben Abouya était un très grand érudit de la Torah. Mais lorsque sa mère était enceinte de lui, elle passa devant une maison où des non-juifs faisaient cuire de la nourriture non cachère.
Elle respira cette odeur qui pénétra en elle comme le venin d’un serpent.
Plus tard, cela eut pour conséquence que son fils quittât la communauté juive et fût attiré par la faute.

Une femme doit donc veiller attentivement à la nourriture de ses enfants et ne pas considérer cela comme peu important.

[Méam Loez – Chémini 11,9-12]

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-> b’h, par exemple également sur ce sujet :
– La cacherout : http://todahm.com/2015/02/16/la-cacherout
– Divré Torah sur Chémini 11,44, au sein de : http://todahm.com/2019/04/16/8899

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-> Il faut être très vigilant avec l’interdiction de manger des vers qui est la plus sévère de tous les commandements de la Torah.
En effet, chaque fois qu’un homme transgresse une loi de la Torah, il enfreint un commandement négatif (lav), mais par contre s’il mange un ver, il aura transgressé 5 commandements, que voici :
1°/ « Tout petit animal qui rampe sur la terre sera répugnant ; il sera pas consommé » (11,41) ;
2°/ « Tout [animal] qui rampe sur son ventre parmi tous les petits animaux qui se développent sur terre, vous ne mangerez pas » (11,42) ;
3°/ « Ne vous rendez pas abominables par tout ce qui rampe sur la terre » (11,43) ;
4°/ « Ne vous souillez pas par tout petit animal qui rampe sur la terre » (11,43) ;
5°/ »Ne vous souillez pas par eux » (11,20).
[Méam Loez]

« Si les nations savaient quel bénéfice le Michkan (plus tard le Temple) leur apporte, elle l’entoureraient de gardes et le protégeraient pour qu’il dure à jamais. »

[rabbi Yéhochoua ben Lévi – midrach]

+ Moché dit : « Telle est la chose que Hachem a ordonnée. Accomplissez-la et la gloire de Hachem se révélera à vous » (Chémini 9,6)

-> Telle est la chose que Hachem vous a ordonné = cette chose essentielle est le repentir (téchouva)!
Purifiez votre cœur, repentez-vous et la Présence Divine reposera sur vous.
[Méam Loez]

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-> b’h, sur ce sujet : http://todahm.com/2019/07/08/9745

« Toute l’assemblée s’approcha et se tint devant Hachem » (Chémini 9,5)

-> Le Ari zal avait l’habitude de dire qu’avant d’accepter sur nous la souveraineté de Hachem, on doit tout d’abord accepter sur nous la mitsva : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

On trouve une allusion à cela dans le verset : d’abord « Toute l’assemblée » unifiée, et c’est seulement ensuite qu’elle « s’approcha et se tint devant Hachem ».

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-> Dans cette nécessité d’aimer son prochain comme soi-même, le Ari zal a institué un court passage à lire avant même de commencer notre prière du matin.
On y trouve : « Je prends sur moi de recevoir la mitsva positive d’aimer mon prochain comme moi-même, et je vais aimer tout un chacun (du peuple) d’Israël (comme moi-même) …, et je prends sur moi de venir prier devant le Maître de tout, Hachem. »
[aréni mékabel alaï mitsva assé shél véaavta léréa’ha kamo’ha …]

=> On voit le même schéma : l’amour de mon prochain est la condition préalable à pouvoir venir me rapprocher de Hachem (ici par la prière).

« Parlez aux enfants d’Israël, en disant : Voici les bêtes que vous pouvez mangez parmi tous les animaux de la terre. » (Chémini 11,2)

-> A partir des mots : « voici les bêtes » (zot a’haya), nous apprenons que Hachem a pris chacune des espèces animales et qu’Il a montré à Moché ce qui est permis et ce qui est interdit à la consommation.

=> Pourquoi était-il nécessaire de les montrer, plutôt qu’une simple énonciation du nom des animaux cashers?

Nos Sages enseignent qu’Adam n’avait pas le droit de manger de la viande. Ce n’est qu’à l’époque de Noa’h, après le déluge, qu’elle est devenue permise à l’homme.
Pourquoi cela?

Hachem souhaite que l’homme libére les étincelles de sainteté qui sont emprisonnées dans la viande d’un animal.
Adam avait la capacité de libérer ces étincelles uniquement en nommant les animaux, et c’est pourquoi il n’avait pas besoin de les manger.
Cependant, après sa faute, le niveau spirituel d’Adam a chuté, entraînant qu’il n’avait plus la possibilité de libérer les étincelles contenues dans la matière.

Noa’h qui était un « ich tsadik », ne pouvait libérer les étincelles uniquement en mangeant les animaux. C’est pourquoi Hachem a alors rendu permise la viande pour Noa’h, ainsi que pour toutes les générations suivantes.

Si Hachem avait énoncé à Moché les noms des animaux, cela aurait certainement effectué la réparation totale de ces animaux, en libérant toutes les étincelles de sainteté qui étaient contenues en eux.
Par conséquent, puisqu’il n’y aurait alors plus d’étincelles chez les animaux, leur consommation en aurait été de nouveau interdite.

=> Pour éviter cela, D. a montré à Moché les animaux, au lieu de les énumérer.

[Ben Ich ‘Haï – Ben Yéhoyada – guémara ‘Houlin 42a]

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« Vous ne souillerez pas vos âmes par toute créature grouillante (chéréts -שֶּׁרֶץ ) qui rampe sur la terre » (Chémini 11,44)

-> Eliyahou haNavi a demandé à Rav Néhoraï pourquoi Hachem a-t-Il créé les créatures grouillantes (les « chératsim »)?

Rav Néhoraï lui expliqua qu’elles ont été créées comme défense pour le peuple juif.
En effet, lorsque quelqu’un faute, Hachem dit : « De même que les « chératsim » n’ont pas d’utilité et cependant Je subviens à leurs besoins, alors il est certain que Je me dois de soutenir une personne qui a un but/utilité. »

Cependant, si les juifs mangent les « chératsim », alors les « chératsim » ont un but (servir de nourriture!).
Il en découle que les juifs perdent alors le raisonnement (kal va’homer) des « chératsim » qui permet de les sauver lorsqu’ils fautent.
=> C’est la raison pour laquelle manger des « chératsim » est si préjudiciable pour un juif.

[Ben Ich ‘Haï – Ben Yéhoyada – guémara Baba Métsia 61b]

« Ceux-là vous écarterez parmi les oiseaux » (Chémini 11,13)

-> La Torah prend la peine d’énumérer tous les oiseaux interdits, car ils sont moins nombreux que les oiseaux permis, les autres étant interdits.
En revanche, en ce qui concerne les animaux, c’est l’inverse, les espèces interdites sont plus nombreuses.

En effet, les animaux proviennent de la terre, qui est ce qui a de plus matériel. De ce fait, elle produit surtout des espèces interdites.
En revanche les oiseaux émanent surtout de l’air (c’est pourquoi ils peuvent voler), qui est plus raffiné et plus pur que la terre, et c’est pourquoi, la majorité des oiseaux est autorisée.

[Kli Yakar]

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« Mais celui-ci vous ne pourrez pas » (Chémini 11,4)

-> Lorsque la Torah mentionne les animaux non cacher, elle commence par indiquer le signe qu’ils possèdent au lieu de dire simplement qu’ils ne sont pas casher à cause du signe qu’ils ne possèdent pas.
Cela suggère que la présence d’un seul signe de casherout (ruminant ou sabot fendu) est pire, car elle symbolise l’hypocrisie de certaines personnes qui tentent de faire connaître leurs rares bonnes actions ou les qualités qu’elles possèdent, au lieu de s’appliquer à se débarrasser de leurs défauts.
[Kli Yakar]

[ainsi, les mitsvot sont pour eux comme des déguisements à leur service, agissant comme des faire-valoir dans leur entourage!]

Le rabbi Nathan Scherman dit que de telles personnes agissent comme le porc qui a l’habitude de s’allonger sur le sol, pattes en avant, comme s’il voulait montrer ses sabots fendus et tromper les gens en faisant croire qu’il est casher.

[ils sont totalement dépendants du regard des autres (regardez mes beaux sabots!), oubliant que ce que désire Hachem, c’est leur cœur!]

-> Le Yashresh Yaakov fait remarquer que pour exister un bon mensonge doit forcément reposer sur de la vérité, et c’est là tout le problème avec ces animaux ne possédant qu’un seul des 2 signes. En effet, ils ont une base pour faire un beau mensonge/illusion, ce qui n’est pas le cas des animaux n’ayant aucun des signes (il n’y a alors pas à discuter!).
Par exemple, le gamal (chameau), peut être traduit par : « gomel » (celui qui accorde des bontés), alors qu’en réalité il n’en est rien.
De même le chafane (שָּׁפָן), possède les mêmes lettres que : « néfech » (l’âme), ce qui laisse penser qu’il fait preuve de gentillesse envers les âmes opprimées, mais cela n’est que de façade.
=> Ces animaux sont non seulement non-cashers par nature, mais également trompeur.

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-> Le Méam Loez (Chémini 11,4-8) écrit que ce verset fait allusion aux hommes qui paraissent très pieux mais qui en leur for intérieur sont emplis de mauvaises pensées et de méchanceté.
Ces hypocrites sont encore plus répugnants aux yeux de D. qu’un homme franchement racha.
Alors qu’un racha ne trompe personne, les hypocrites ne sont pieux qu’en apparence et dupent leurs prochains …

Hachem désire que les hommes fassent de bonnes actions discrètement sans se vanter.
Le prophète dit : « [Hachem] dit à l’homme ce qui est bon. Que Hachem demande-t-Il? Seulement de faire la justice, d’aimer la bonté et de marcher discrètement avec ton D. » (Mi’ha 6,8) …

Si un homme dissimule ses actions louables, la bénédiction réside dans ses actes.
Si un décret est arrêté contre le monde, par exemple la mort ou la maladie, cet homme sera protégé par Hachem.
En effet, Yov dit : « Si un homme dirige sa voie avec discrétion, Hachem le protégera » (Yov 3,23).
[b’h, voir également : http://todahm.com/2014/08/07/1762 ]

Il est écrit : « C’est un jour [de châtiment] pour le D. des Armées célestes sur chaque haut lieu et sur chaque endroit élevé et bas » (Yéchayahou 2,12)
Ce verset signifie que Hachem punira 2 sortes de personnes :
1°/ celle qui s’enorgueillit publiquement (« chaque haut lieu ») = elle éprouve de l’orgueil et le montre ouvertement.
2°/ Cependant, Hachem punira aussi celui qui adopte l’attitude de : « élevé et bas » = intérieurement, ces personnes sont orgueilleuses mais elle se montrent humbles comme la poussière afin de tromper autrui.
Elles veulent qu’on les prenne pour pieuses et religieuses afin de tromper et escroquer leurs semblables. Ce genre d’individus est haï de D., davantage qu’un homme franc, qui aussi mauvais à l’extérieur qu’à l’intérieur, a au moins l’avantage de ne pas duper autrui.
[…]

Il faut se méfier d’une personne qui exhibe trop sa pitié. Il est possible qu’elle agisse ainsi pour tromper ses semblables.
Hachem n’apprécie pas un tel comportement : Il veut qu’un homme observe les commandements et accomplisse des actes de piété supplémentaire (‘hassidout) chez lui, là où personne ne peut le voir.
Lorsqu’il se trouve parmi d’autres, il doit agir comme ses semblables sans se distinguer.

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« Le chameau, car il rumine mais son sabot n’est pas fendu … le chafane, car il
rumine mais son sabot n’est pas fendu … la arnévét car elle rumine mais son sabot n’est pas fendu … le porc car son sabot est fendu et son sabot est complètement séparé, mais il ne rumine pas sa nourriture » (Chémini 11,4-7)

-> Rabbi ‘Haïm Yossef Kofman fait remarquer que la Torah expose d’abord la qualité (il rumine, sabot fendu), et seulement ensuite le défaut.
C’est une importante leçon d’éducation pour une critique constructive : il faut d’abord exprimer beaucoup de positifs, et seulement ensuite faire une petite remarque (c’est dommage, tu frôles l’excellence, il faudrait juste que tu perfectionnes cette petite chose!).
Sinon le risque est qu’autrui pour se protéger de son imperfection découverte, va se braquer et refuser de la prendre en compte, voir vouloir faire le contraire (c’est moi qui est raison! je fais ce que je veux!).

-> Le rav Israël Salanter fait remarquer que dans le texte les mots décrivant le « défaut » : « son sabot n’est pas fendu », sont écrits :
– pour le chameau au présent (oufarssa énénou mafriss) ;
– pour le chafane au futur (oufarssa lo yafriss) ;
– pour la arnévét au passé (oufarssa lo yafriss).
=> Nous devons juger autrui favorablement car nous ne connaissons pas toute l’histoire.

Rabbi Guttman dit que le Nom Divin (Tétragramme) représente la miséricorde et il renvoie à : « qui est (aya), qui a été (ové), qui sera (yiyé) », puisque Seul Hachem n’est pas limité par la notion de temps, et grâce à cela Il est infiniment miséricordieux.
Nous devons essayer de suivre le comportement de D., en se disant que puisque nous ne possédons pas tous les éléments, alors nous avons certainement une mauvaise vision de l’intégralité des choses.
Le fait de juger positivement autrui est la base de la miséricorde et de la bonté, que nous devons nous témoigner l’un l’autre.

-> On a pu voir précédemment que ce verset fait allusion aux hypocrites : ceux qui s’efforcent de dissimuler leur véritable nature, et affichant une pseudo honnêteté pour tromper leur entourage.
D’ailleurs, le midrach (Vayikra rabba 13,5) commente :
– le chameau = symbolise l’empire de Babylone « parce qu’il rumine », car il éleva Daniel à la dignité ;
– le chafane = symbolise l’empire perse « parce qu’il rumine », car il éleva Modé’haï à la dignité ;
– la arnévét = symbolise l’empire grec « parce qu’il rumine », car il honore les tsadikim : lorsque Alexandre le Grand vit apparaître Chimon haTsadik, il se leva devant lui ;
– le porc =symbolise l’empire romain « parce qu’il ne rumine pas », car il n’honore pas les tsadikim, mais au contraire il les assassine. »

=> Durant leur règne respectif, chacun de ces empires s’efforça de paraître bienveillant à l’égard des juifs, alors qu’en leur for intérieur, ils ne songeaient qu’à les détruire.
Ils élevaient et exposaient des tsadikim à la dignité, qu’afin de servir leur propre intérêt.
==> La société environnante peut nous séduire par des choses qui paraissent bénéfiques/cashères (1 signe sur 2) mais sans l’accord de nos Sages, et nous devons encore plus être vigilants car cela est pire que des concepts clairement non cashers.
[on est dans un exil où le juif n’est pas détruit physiquement, mais spirituellement, en le faisant se comporter sur certains points comme les non-juifs!]

-> Le rav Yoël Schwatz fait remarquer :
– les descendants d’Essav, c’est-à-dire le monde chrétien et les tenants de la culture occidentale sont représentés par le porc.
Cet animal doté d’un sabot fendu, symbolise le progrès et l’évolution de la société. De fait, cette civilisation fait bien peu cas du passé, qu’elle relègue systématiquement au second plan (il faut vivre avec son temps!).
Ainsi, les jeunes, qui sont détenteurs du progrès, méprisent leurs aînés, incarnation d’un temps révolu et dépassé.

– à l’opposé, les descendants d’Ichmaël, c’est-à-dire la culture arabe, se glorifient essentiellement de leur passé.
[Le Yalkout Réouvéni dit que les enfants d’Ichmaël on le symbole du chameau (à l’image du chameau qui traîne sa bosse de souvenir avec lui tout le temps!)]
Les anciens ressassent sans cesse les exploits de leurs ancêtres et l’âge d’or de leur civilisation, comme au temps de Saladin.
Cette tendance est incarnée par la nature ruminante du chameau : cette culture reconnaît l’importance du passé, mais elle nie tout espoir futur, car le « pied corné » leur fait défaut.

– face à ces 2 civilisations se dresse le peuple juif, symbolisé par la brebis (« Israël est une brebis pourchassée » – Yirmiyahou 50), qui est à la fois « ruminant » = fidèle aux valeurs véhiculées par le passée ; et également le « sabot fendu » = ses yeux étant continuellement tournées vers l’avenir.
Pour les juifs, tous les événements de l’histoire sont comme d’innombrables maillons, reliant la Création du monde à la venue du machia’h.

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Nous allons voir ci-dessous, b’h, une vision ‘hassidique sur ces 2 signes de casherout :
-> Le pied d’un animal est le membre le plus près de la terre. Mais lorsqu’il possède un sabot se crée alors entre lui et la terre une séparation (le mot hébreu : parsa, qui signifie « sabot, a pour racine un mot qui signifie : « séparer »).
La terre symbolise ici le monde matériel, tandis que le sabot symbolise la distance qu’un juif doit installer entre lui et ses préoccupations matérielles.
Une adhésion véritable au judaïsme n’est possible qu’en réduisant un attachement excessif à la matérialité.

-> La Torah nous enseigne qu’un juif doit « ruminer » les idées qui l’entourent pour pouvoir (selon les critères de la Torah) déterminer ce qui est du domaine de la sainteté de ce qui ne l’est pas. A l’image du ruminant qui pour bien assimiler sa nourriture la régurgite plusieurs fois pour qu’elle puisse être dirigée facilement par la suite.
[il faut faire attention à l’effet de masse/mouton, l’influence extérieur (besoin d’être comme les autres), …]

[extrait d’un divré Torah du rav Gérard Touaty]

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« Hachem parla à Moché et à Aharon pour leur dire » (Chémini 11,1)

En général, la Torah dit : « Hachem parla à Moché (et à Aharon) pour dire (lémor) ».
Pourquoi ici écrit-elle : « pour leur dire (lémor aléhém) » ?

-> Ce verset introduit le passage des animaux cashers. Or, nos Sages disent sur Moché, que comme il sera amené à parler avec Hachem, il ne devait pas, même nourrisson, consommer du lait d’une égyptienne.
De même, comme tous les juifs seront amenés, dans les temps futurs, à parler avec Hachem, il convient déjà dans ce monde de se purifier et de ne pas introduire des aliments non cashers dans leur bouche.

Cela est en allusion dans ce verset :
– « Hachem parla à Moché et à Aharon » = en vue de leur transmettre les lois de casherout de sorte à ce que les juifs préservent leur bouche ;
– « pour leur dire » = pour pouvoir leur parler dans les temps futurs.

[Kedouchat Levi]

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-> « Si vous vous rendez impurs sur terre [en mangeant des aliments interdits], Je (Hachem) vous traiterai, Moi aussi, comme impurs dans le monde à venir et dans le séjour dans l’au-delà. »

[Rachi (Chémini 11,43) – citant la guémara Yoma 39a]

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« Vous vous sanctifierez et vous serez saints, car Je suis saint ; et vous ne souillerez pas vos âmes par toute créature … car Je suis saint » (Chémini 11,44)

-> Si vous faites un effort sincère pour vous sanctifier, D. vous aidera en vous protégeant contre le risque toujours présent de consommer involontairement des aliments interdits.
[Ohr ha’Haïm haKadoch]

-> D., qui est Saint, désire que Son peuple accède à la sainteté et à l’éternité, en apprenant à connaître le Créateur et en suivant Ses voies, ce qui n’est possible que s’ils s’abstiennent de tout aliment interdit.
[Sforno]

-> « Hachem, l’essence de la pureté et de sainteté, est tellement repoussé par les aliments non-cashers, qu’Il prend distance avec ceux qui en consomment. » [Mizra’hi al aTorah]

-> « Bien que dans ce monde l’impact négatif [de manger des aliments non-cashers] apparaît minimal, du Ciel il est considérable. »
[le Maharal – sur Yoma 39a]

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-> « La Torah interdit certains aliments, car même si la médecine ne reconnaît aucun mal latent en eux, ne te questionne pas à leur sujet, car le « Médecin Fidéle » (Hachem) qui nous en a averti est de loin plus Sage que toi et qu’eux (les docteurs).
Combien idiot et insensé est celui qui pense qu’il n’y a aucun mal ou but, dans ce qu’il ne comprend pas. »

[Séfer ha’Hinoukh – mitsva 73]

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-> « Qui vous ai fait monter du pays d’Egypte » (Chémini 11,45)

Selon Rachi, le choix du terme : « aalé » (monter, litt. élever), indique que les lois de la casherout ont été données pour élever le niveau du peuple d’Israël, l’évitant de devenir impur par le biais d’aliments.

Le rabbi Nathan Scherman commente que la consommation d’aliments interdits réduit l’aptitude d’une personne à s’élever et à se sanctifier, elle souille l’âme sans qu’il soit possible de s’en rendre compte et dresse une barrière qui l’empêche de percevoir D.

D’ailleurs, le Rama (Yoré Déa 81,7) écrit que l’on doit également empêcher les enfants de consommer des aliments interdits pour éviter que leur potentiel spirituel en soit affecté [et ce alors qu’ils n’ont pas encore l’obligation d’accomplir les mitsvot!]

-> b’h, également à ce sujet : https://todahm.com/2015/02/16/la-cacherout

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-> La guémara (Béra’hot 29a) rapporte que Yo’hanan Cohen Gadol, après avoir été Cohen Gadol durant 80 années, a ensuite quitté la religion juive en devenant Sadducéen.

Le Arizal affirme que Yo’hanan a mangé des aliments qu’il n’aurait pas dû, et c’est cela qui entraîna sa chute spirituelle.

=> On apprend de là que le fait de manger non-casher cause des dommages tels, que l’on chute dans les profondeurs de l’impureté.
D’ailleurs si les juifs n’avaient pas été vigilants avec cette mitsva pendant leur esclavage en Egypte, ils auraient atteint le 50e et dernier niveau d’impureté, et n’auraient pas mérité d’être délivrés.

[le Béré’h Moché]

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+ Est-ce que si une personne se doit obligatoirement de manger de la nourriture non cachère pour des raisons de santé, cela lui cause quand même une impureté spirituelle?

-> Rav ‘Haïm Soloveitchik (cité dans Torat ‘Haïm) explique que ce n’est pas la nourriture qui entraîne un dommage spirituel, mais plutôt son interdit de la manger.
Ainsi, selon son fils, rav Yits’hak Zev Soloveitchik, une personne qui doit manger de la nourriture non cashère afin de sauver sa vie, ne sera pas négativement impactée.

-> Le ‘Hatam Sofer (Chout ‘Hatam Sofer, Ora’h ‘Haïm 1,83) et le Messé’h Hokhma (Dévarim 6,11) ne sont pas d’accord, et sont d’avis que toute nourriture non cashère a en elle des qualités spirituelles négatives qui vont automatiquement entraîner des dommages après consommation.

-> Le rav ‘Haïm Kanievsky (Or’hot Yochère 13) enseigne que s’il n’y a absolument aucun autre moyen de sauver une vie que de consommer du non-cashère, alors une personne qui en consommera sera négativement impactée, mais le mérite de la mitsva de sauver une vie va protéger cette personne de tout préjudice spirituel.

« Moché dit à Aharon : Approche de l’Autel et accomplis le service de ton offrande de faute et de ton offrande d’élévation et obtiens la réparation pour toi-même et pour le peuple » (Chémini 9,7)

-> Aharon voyait l’Autel comme un taureau, et il craignait de l’approcher.
[Torat Cohanim]

-> Comme Aharon était un homme entièrement voué à D., et qu’il n’avait sur la conscience aucune autre faute que d’avoir contribué à l’édification du Veau d’or, cet acte le hantait à tout instant, comme il est dit : « Ma faute est constamment sous mon regard » (Téhilim 51,5).
C’est pourquoi l’image d’un veau, décidé à repousser ses sacrifices, lui apparaissait à la place de l’Autel (mizbéa’h).
C’est pourquoi Moché lui dit : « Reprends confiance en toi et ne sois pas si humble, car Hachem a déjà agréé tes actions. »
[Ramban]

-> Selon Rachi : Aharon était rempli de honte et craignait de s’approcher de l’Autel [en raison de son rôle dans l’affaire du Veau d’or]
Moché l’a encouragé en disant : « Pourquoi as-tu honte? C’est pour cela [pour occuper la fonction de Cohen Gadol] que tu as été choisi! »

-> Le Déguél Ma’hané Efraïm commente : « C’est précisément parce que tu possèdes une telle humilité que tu as été choisi ; D. hait les orgueilleux ».

-> Le Ari zal enseigne également : Non seulement c’est parce que Aharon a été choisi qu’il ne doit pas avoir honte (comme le sens simple), mais c’est aussi parce qu’il a honte qu’il a été choisi.
En effet, Hachem affectionne les personnes modestes et humbles, et c’est eux qu’Il choisit pour diriger Son Peuple.

=> Selon la vision juive, plus une personne va rechercher de la grandeur, plus elle va s’en éloigner.
De plus, elle va perdre toute proximité avec Hachem, avec tout le flux de bénédictions que cela implique.
[celui qui veut être au-dessus des autres, sera en réalité en-dessous car il n’a pas D. comme associé dans sa vie!]

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+ « Obtiens la réparation pour toi-même et pour le peuple » (v.9,7)

-> Puisque le peuple devra également apporter des sacrifices pour son expiation, en quoi ceux de Aharon viendraient aussi « pour le peuple »?

Nos Sages (guémara Baba Métsia 107b) enseignent que celui qui veut purifier et améliorer les autres doit d’abord être pur lui-même.
Ainsi, avant que Aharon n’apporte les sacrifices du peuple pour leur expiation, il doit tout d’abord se purifier lui-même par ses propres offrandes.

=> La Torah dit que Aharon devra apporter ses sacrifices non seulement pour son expiation personnelle, mais aussi comme préalable pour se purifier dans le but d’apporter ensuite les offrandes des juifs pour leurs expiations.

[Agra déKala ; Ibn Ezra]

=> Avant de faire des remarques à autrui, il faut d’abord s’interroger si l’on a fait ces mêmes remarques à nous-même, et quel est notre exemplarité actuelle à ce sujet.

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-> Le Nétsiv (v.9,7) se basant sur le Yalkout, enseigne que Aharon a agit 100% léchem chamayim, et qu’il était ainsi totalement irréprochable concernant la faute du Veau d’or.
Il a apporté un sacrifice sur le fait qu’au regard de son attitude extérieure, certaines personnes pouvaient s’interroger et suspecter qu’il s’était impliqué dans la création du Veau d’or (seul Hachem ayant conscience de la pureté de ses pensées/intentions).
Puisque cela est assimilable à une faute, Aharon besoin d’expiation par un korban.

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« Moché dit à Aharon : C’est cela dont avait parlé Hachem, en disant : ‘Je serai sanctifié par ceux qui Me sont les plus proches et Je serai glorifié devant tout le peuple’, et Aharon se tut » (Chémini 10,3)

-> Le feu qui les a consumés était un décret Divin ; c’était le message silencieux de la volonté Divine. [Ramban]

-> Selon Rachi, Moché a dit à Aharon : « Je savais que le Michkan serait sanctifié par quelqu’un sur qui la gloire de D. repose, et je pensais qu’il s’agirait de toi ou de moi. Je vois à présent qu’ils étaient plus grands que toi et moi. »

-> Rabbi ‘Haïm Palagi (Kaf ha’Haïm) rapporte que Moché a perdu le droit d’être Cohen au bénéfice de son frère Aharon, lorsqu’au buisson ardent il a refusé à plusieurs reprises d’être celui qui allait libérer le peuple juif.
Ainsi, Moché dit à Aharon : « Ne refuse pas ou n’aie pas honte de faire le Service Divin, car c’est pour cela que tu as été choisi, et si tu refuses alors tu perdras une opportunité en or, comme j’ai pu le faire! »

-> Aharon pleurait à haute voix, mais en entendant les paroles consolatrices de Moché, il s’est arrêté (Ramban), réconforté de savoir que ses enfants avaient sanctifié le Nom de D. (Sforno).
Selon la guémara (Zéva’him 115b) : « lorsqu’Aharon s’est rendu compte à quel point ses fils étaient proches de D., il se tut ».

-> Le ‘Hatam Sofer explique que si Aharon a tout d’abord pleuré, mais ce n’était nullement en protestation contre Hachem, mais plutôt car il pensait être responsable de leur mort par son implication dans la faute du Veau d’or.
Moché l’a alors réconforté en lui disant que leur mort était un moyen de sanctifier le Michkan, et qu’elle avait amené un énorme kidouch Hachem.
Dès qu’il a su que leur mort n’avait pas été entraînée par ses fautes, mais en l’honneur du Ciel, alors il est resté silencieux.

De plus, Aharon voulait remercier Hachem de lui avoir donné de tels enfants, mais par humilité de ne pas avoir le niveau de remercier D. dans la tragédie, et par peur d’en venir à émettre une protestation, il est resté silencieux.
[le ‘Hatam Sofer]

-> « il se tut = vayidom (וַיִּדֹּם). Le ‘Hafets ‘Haïm dit que ce mot est similaire à : « domèm » (objet inanimé – דומם), en allusion à Aharon qui était de marbre en ayant accepté la nouvelle de la mort de ses 2 enfants.

[Aharon a accepté la décision de Hachem avec amour et joie.
En effet, tout de suite après en récompense de son attitude, D. s’est adressé directement et personnellement à lui. Or selon la guémara (Shabbath 30b), la Présence Divine ne repose uniquement sur celui qui est joyeux.]

-> Le Ménorat haMaor enseigne qu’en récompense de la grande humilité démontrée par Aharon (telle est la volonté de D., et j’accepte avec amour de ne pas comprendre), il a mérité (ainsi que ses descendants) de pouvoir bénir tout le peuple juif par la bénédictions des Cohanim (birkat Cohanim), qui contient 60 lettres, comme la guématria du mot : « il se tut » (vayidom – וַיִּדֹּם).

-> Les tsadikim ont l’habitude d’accepter que Hachem les traite avec rigueur … Moché a dit à Aharon : « Aharon, mon frère, tes enfants sont morts uniquement en l’honneur de Son saint Nom ». …
Aharon resta silencieux et il a été récompensé pour son silence. D’ici, il est dit : « Quiconque accepte [son décret] et se tait, cela augure de bonnes choses pour lui ».
[midrach Yalkout Chimoni]

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-> Le Méam Loez (Chémini 10,3) enseigne :
Moché consola Aharon : Ne t’afflige pas. Tu ne devrais pas pleurer mais plutôt te réjouir. Hachem n’a-t-Il pas dit : « Je serai sanctifié parmi ceux qui Me sont proches, et devant tout le peuple, Je serai glorifié ».

Au mont Sinaï, Hachem avait dit à propos du Michkan : « Là Je communiquerai avec les juifs et Je serai sanctifié par Ma gloire » (Chémot 29,43).
Dans ce verset, Hachem désignait le jour où le Michkan serait érigé et où la Présence Divine y reposerait, c’est-à-dire le 1er Nissan.
Ce jour-là, Son Nom allait être sanctifié dans le Michkan parmi les hommes les plus honorés, les plus éminents d’Israël.
A cause d’une petite infraction touchant à l’honneur du Michkan, les juifs sauraient qu’ils doivent sanctifier le Nom Divin car même les plus grands hommes sont punis s’ils le profanent.

Lorsque Hachem juge les tsadikim, le peuple Le craint. Il est élevé et loué.
Les gens comprennent que D. punit même les plus grands sans leur montrer de considération particulière pour leurs bonnes actions. A plus forte raison punit-Il ceux qui transgressent Ses commandements!

Cette punition rehausse également l’honneur du Michkan et fait dire aux gens : « A cause d’une petite faute, d’un léger manque de respect envers le Michkan, une chose pareille est arrivée aux fils d’Aharon! »
Dès lors, tous veilleront à révérer le Michkan.

« Redoutable est Hachem, de Ton sanctuaire » (Téhilim 68,36) = les gens craignent Hachem car dans le sanctuaire Hachem punit ceux qui Lui étaient consacrés.
Moché dit à Aharon : « Lorsque j’entendis ces paroles au Sinaï, je ne savais pas si cette sanctification du Nom Divin se produirait par moi ou par toi car tu m’es supérieur. Mais à présent je comprends que que tes fils étaient les plus saints parmi le peuple et même supérieur à nous.
Hachem les choisit comme instruments pour la sanctification de Son Nom. Ne t’afflige donc pas pour eux mais réjouis-toi d’avoir eu des fils aussi éminents.

« Je serai sanctifié parmi ceux qui Me sont proches, et devant tout le peuple, Je serai glorifié » = au mont Sinaï, Hachem dit : « Je serai sanctifié par ceux qui sont les plus proches de Moi, c’est-à-dire par les plus éminents. Lorsque le peuple verra que Je juge les tsadikim, Mon Nom sera sanctifié. »

Après les paroles de Moché, Aharon se tut. Il accepta le jugement Divin et ne s’en affligea plus. Il comprit que ses enfant étaient des hommes éminents et craignant Hachem …

Par son silence, Aharon montra qu’il acceptait le jugement Divin avec amour.
Il reçut le privilège de recevoir seul la parole de Hachem.
En effet, il est écrit dans le chapitre suivant : « Hachem parla à Aharon » (Vayikra 10,8) sans que le nom de Moché ne soit mentionné.

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-> Lorsqu’un juif manifeste sa foi en D., D. le récompense par toutes sortes de bénédictions.
[Rabbi Aharon Kotler – Chémini 9,5]
[nos moments difficiles sont des occasions en or pour prouver la valeur réelle de notre émouna. C’est le thermomètre de notre foi, de notre attachement à D.!]

-> Par exemple, Rachi rapporte qu’en récompense de son silence devant le décret Divin, Aharon a eu le privilège de recevoir seul et directement de D. l’enseignement interdisant aux Cohanim d’accomplir le service et de rendre une décision halakhique en étant ivre.

[Rabbi Bounem de Pschischa enseigne que D. veut que Ses serviteurs trouvent leur joie dans la Torah et l’accomplissement de Ses commandements, et non grâce à des stimulants extérieurs comme l’alcool.
Si un Cohen accomplit le service du Temple sans aucune joie, c’est qu’il est déficient.]

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-> La guémara (Nidda 31b) dit que nous attendons 8 jours pour faire une brit mila qu’afin que les invités ne se réjouissent pas, alors que les parents sont tristes.
Pourquoi seraient-ils tristes?

C’est parce que la femme est impure (tamé) durant les 7 premiers jours suivant la naissance, et que le mari et la femme ne peuvent ainsi pas avoir de contact physique.
Lorsque le 8e jour arrive tout le monde peut être pleinement joyeux.
[Précision: à cette époque la femme était interdite durant seulement 7 jours après l’accouchement d’un garçon].

=> Aharon aurait pu tenir cette plainte, alors que le peuple juif était en train de célébrer une fête historique : l’inauguration du Michkan.
En effet, si Hachem souhaite que tout le monde soit heureux à une brit mila, alors ne doit-il pas en être de même pour cette énorme joie? Est-ce que les enfants de Aharon n’auraient-ils pas pu mourir ultérieurement?
Cependant, Aharon est restait silencieux, et il n’a nullement remis en question Hachem.
[le Gaon de Vilna]

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-> Hachem dit à Moché : « 2 des fils d’Aharon sont destinés à mourir. J’ordonne donc qu’ils restent assis jour et nuit pendant 7 jours à l’entrée du Michkan comme des endeuillés.
Un homme en deuil ne quitte pas sa maison pendant 7 jours pour se promènent ou aller au travail afin que son deuil ne quitte pas son esprit.
Ici aussi, les fils d’Aharon ne doivent pas quitter leur « maison » : le Michkan, pendant 7 jours. Qu’ils prennent le deuil avant même de mourir! »

Moché ne révéla pas explicitement cet ordre à Aharon et à ses fils.
Il fit l’allusion suivante : « Vous demeurerez à l’entrée du Ohel Moed, jour et nuit pendant 7 jours. Vous garderez ainsi la charge de D. et vous ne mourrez point, car tel est l’ordre que j’ai reçu » (Tsav 8,34)
[…]

Hachem, qui connaît l’avenir, ordonna à Aharon et ses fils de prendre le deuil à l’avance car Nadav et Avihou allaient mourir le 8e jour de leur installation. Or ce jour-là allait être pour eux une fête où ils ne prendraient pas le deuil.
Il fallait donc que la période de deuil soit observée avant le décès.
[Méam Loez – Tsav 8,34-45]

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-> « Moché parla à Aharon et à ses fils survivants, El’azar et Itamar » (Chémini 10,12-13)

Le verset décrit El’azar et Itamar comme les « fils survivants » d’Aharon.
Le décret initial voulait que ses 4 fils mourussent à cause de la faute du Veau d’or. Cependant, la prière de Moché fit annuler la moitié du décret.
El’azar et Itamar furent épargnés ; ils sont donc appelés les « survivants », ceux qui échappèrent à la mort à ce moment-là.
[Méam Loez – Chémini 10,12-13]

« Pourquoi n’avez-vous pas mangé l’offrande de faute à l’endroit saint » (Chémini 10,17)

-> Même si ce verset vient juste après que Moché : « s’irrita contre El’azar et Itamar » (v.16), malgré tout il leur formula cette réprimande avec un amour total.

Cela est en allusion dans les initiales de ce verset. En effet, dans la Torah ce verset s’écrit : « מדוע לא אכלתם את החטאת במקום הקודש » (mdaoua lo a’haltém ét a’hatat bimkom akodéch), dont les initiales forment les mots : « מלא אהבה » (malé aava), c’est-à-dire « rempli d’amour ».

Car quand une remontrance sort de la bouche de Moché, elle est remplie d’amour et ne vise qu’à apporter du bien à autrui.

[Rabbi Israël Its’hak d’Alexander]