« Vous vous tenez aujourd’hui, vous tous, devant Hachem votre D. » (Nitsavim 30,9)

-> Le Sfat Emet explique que Moché disait au peuple juif : « vous vous tenez devant Hachem, et moi je ne peux pas m’y tenir, car vous êtes tous des baalé téchouva, et : « Les tsadikim parfaits ne peuvent se tenir là où se tiennent les repentis (baalé téchouva) » (guémara Béra’hot 34b).

=> lorsque quelqu’un fait téchouva, il atteint des niveaux supérieurs aux plus grands tsadikim.

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-> Nos Sages (guémara Roch Hachana 16b) enseignent qu’à Roch Hachana 3 livres sont ouverts : celui des tsadikim, celui des réchaïm, et celui des personnes moyennes (bénonim).

Le Likouté Maharil demande : pourquoi doit-il exister spécialement un livre pour les bénonim?
S’ils font téchouva, alors ils doivent être inscrits dans le livre des tsadikim, et s’ils ne font pas téchouva, alors ils doivent être inscrits dans le libre des réchaïm.
=> Pourquoi doivent-ils avoir leur propre livre?

Le Likouté Maharil répond que si les bénonim se repentent, ils deviennent plus importants que les tsadikim, et c’est pour cela qu’ils sont écrits séparément.
Ils sont inscrits dans le livre des bénonim en tant que baalé téchouva, ce qui est un plus grand honneur que d’être inscrits dans le livre des tsadikim.

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-> Le Toldot Yaakov Yossef explique que notre inscription dans le livre des tsadikim ou des réchaïm n’est pas basée sur le passé, mais plutôt sur nos plans actuels pour l’année à venir.
Quoiqu’on a pu faire de notre année passée, si à Roch Hachana nous exprimons à Hachem un sincère ambition de tendre autant que possible vers le tsadik qui est en nous, alors nous serons inscrit dans le livre des tsadikim.
=> Nous ne devons pas avoir de complexes, car le Jugement n’est pas sur ce que l’on a été, mais plutôt sur ce que nous voulons être.
Ainsi, plus nous développons notre envie de grandir Hachem par nos belles actions pendant l’année à venir, plus Hachem les comptant pour déjà parfaitement réalisées, nous considérera à Roch Hachana comme un incroyable tsadik.

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-> Le mot « ouv’hen » (ובכן) est répété à plusieurs reprises dans la Amida de Roch Hachana et de Kippour.
Le Aboudraham écrit que ce mot provient du verset : « et ainsi je me présenterai au roi » (ouv’hen avo el amélé’h – Esther 4,16).
Le rabbi Yéhochoua de Belz dit que la leçon principale provient de la suite de ce verset : « et ainsi je me présenterai au roi, de façon non convenable (acher lo kadat) ».

A Roch Hachana et à Kippour, nous disons « ouv’hen » (ובכן) pour signifier : « Je vais me présenter au Roi bien que je ne le mérite pas » en raison de mes nombreuses fautes, car à Roch Hachana et à Yom Kippour Hachem prend dans « Ses bras » tous ceux qui font téchouva.

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-> Dans le moussaf de Roch Hachana, nous disons : « ki ata choméa (שומע) kol Shofar oumaazin (מאזין) troua vé’en domé la’h » (car Tu entends le son du Shofar et Tu écoutes le téroua, et il n’y a rien pas comme toi).
=> On remarque l’utilisation de 2 mots pour une même notion. Pourquoi cela?

Le Pri Mégadim (592,1) écrit : « maazin » est le fait d’écouter de près, tandis que « choméa » est le fait d’écouter de loin.

Le « kol Shofar » (son du Shofar), est un son régulier de tékiya, et il représente les tsadikim parfaits qui ne tombent pas. [tout est constamment parfait chez eux!]
La téroua qui est un son agité, représente les personnes qui luttent contre leur yétser ara.
Parfois ils agissent bien, et parfois mal.
Hachem est proche de ceux qui combattent. C’est pourquoi, pour la téroua, s’appliquant aux gens qui ont des hauts et des bas, il est employé : Hachem les écoute de près (maazin téroua).

Cependant, en comparaison d’eux, Hachem écoute les tsadikim de loin (choméa kol Shofar).
En effet : « Les tsadikim parfaits ne peuvent se tenir où se tiennent les repentis (baalé téchouva) » (guémara Béra’hot 34b).

Cette bénédiction du moussaf de Roch Hachana se termine par : vé’en domé la’h » (il n’y a rien comme Toi).
En effet, personne n’est comparable à Hachem qui désire les personnes imparfaites.
Un roi humain qui veut nommer un ministre va rechercher la personne qui sera la plus adaptée pour cette tâche.
Hachem est Unique, puisqu’il a plaisir des juifs imparfaits qui Le servent.

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-> Hachem se réjouit [énormément] lorsque nous nous renforçons pour faire Sa volonté.
[Yessod véChorech haAvoda]

« Tu reviendras jusqu’à Hachem, ton D., tu écouteras a voix, selon tout ce que je t’ordonne aujourd’hui » (Nitsavim 30,2)

-> Nous devons voir nos fautes pour faire téchouva, et nous devons faire téchouva pour voir nos fautes.
Ainsi, par où est-ce que cela commence?

Le Baal Chem Tov explique que la téchouva est un acte de bonté de Hachem.
Chaque jour un voix Céleste (bat kol) se lamente en nous implorant tous de faire téchouva.
Mais malgré le fait qu’aucun de nous n’entende réellement le son de cette bat kol, notre âme l’entend.
Notre âme ressent cet appel à la spiritualité, et désire se rapprocher de Hachem.

Le plus une personne se branche à sa néchama, son essence spirituelle, le plus rapidement elle se branchera à cette bat kol.
Ainsi, lorsqu’une personne se stimule et s’implique dans des actions spirituelles (ex: téchouva, téfila et tsédaka), alors le plus rapidement Hachem va initier et mettre en place un processus de téchouva.

[ainsi : « Tu reviendras jusqu’à Hachem, ton D. » => alors : « tu écouteras a voix » (cette bat kol)]

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-> « Tu reviendras jusqu’à Hachem, ton D. »
Selon le rav Avraham Blumenkrantz : On doit revenir « jusqu’à Hachem » = on doit faire téchouva jusqu’à ce que Hachem devienne « ton D. »
Lorsque nous ressentons un lien spécial avec Hachem, alors nous savons que nous sommes sur le chemin vers une bonne téchouva.

« Car la chose est très proche de toi : dans ta bouche et dans ton cœur pour l’accomplir » (Nitsavim 30,14)

-> La bouche (פה) et le cœur (לב), lorsqu’ils sont écrits pleinement (פ »ה ה »י et למ »ד בי »ת soit 586), ils ont la même guématria que le mot Shofar (שופר), soit 586.

C’est une allusion à la puissance de la téchouva que contient le Shofar.
Nous devons faire téchouva à la fois avec nos lèvres (bouche) et à la fois avec notre cœur.
La partie essentielle de la téchouva est celle provenant de notre cœur.

[Ben Ich ‘Haï]

« Cette mitsva que Je vous ordonne … n’est pas trop difficile pour toi, et elle n’est pas loin de toi : elle n’est pas dans le Ciel pour dire : qui montera pour nous la prendre au Ciel » (Nitsavim 30,11-12)

-> Le Ramban dit qu’il s’agit de la mitsva de la téchouva.

-> Rabbi ‘Haïm de Volozhin enseigne :
– « elle n’est pas dans le Ciel » = bien que le pécheur ait commis une offense en haut dans le Ciel, et que par conséquent, selon la justice le repentir devrait être inutile, à moins qu’il ne monte au Ciel pour réparer ce qu’il a détérioré, malgré tout : « elle n’est pas dans le Ciel », et il n’est point besoin de monter au Ciel, le repentir en ce monde-ci suffit.

– « elle n’est pas au-delà de la mer » = tu n’as pas besoin de te repentir à l’endroit précis où le dommage a été commis.

– « car la chose est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur pour la faire ».

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+ « Elle (la Torah) n’est pas dans le Ciel … car la chose est proche de toi »

=> Pourquoi la Torah a-t-elle besoin d’introduire que la Torah n’est pas dans le Ciel, pour en venir à dire qu’elle est proche?

-> Rachi (rapportant la guémara Erouvin 55a) explique que certes la Torah n’est pas dans le Ciel, mais si elle y était, tu aurais dû monter dans le ciel pour la chercher.

Ainsi, il faut comprendre que quand quelqu’un étudie la Torah avec tant d’efforts qu’il serait même prêt à monter dans le ciel pour aller la chercher si elle s’y trouvait, une telle personne finira par se rendre compte qu’en réalité, la Torah est très proche.

=> Pour prendre conscience que la Torah est vraiment proche de soi, il faut être prêt à y investir le maximum de nos efforts possibles.

[‘Hidouché haRim]

[La Torah nous est tellement indispensable pour que soyons vivants dans ce monde et celui à venir (à l’image de l’air que nous respirons!), que nous devons nous efforcer de l’acquérir par tous les moyens, et ce même s’il avait fallu monter jusq’aux cieux, nous n’aurions d’autre choix que d’aller l’y chercher.]

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-> « Elle (la Torah) n’est pas dans le Ciel … elle n’est pas non plus de l’autre côté de la mer » (Nitsavim 30,12-13)

-> Le Méam Loez rapporte les paroles de nos Sages (guémara Erouvin 55a) :
– « elle n’est pas dans le Ciel » = tu ne trouveras pas la Torah chez celui dont l’esprit s’enorgueillit jusqu’au cieux ;

– « elle n’est pas au-delà de la mer » = ni chez celui qui considère ses connaissances aussi vastes que la mer.

[ -> « Tu ne trouveras pas de Torah chez les orgueilleux » (guémara Erouvin 55a)]

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-> Le fait qu’il soit écrit : « la Torah n’est pas dans les Cieux » (Nitsavim 30,12), signifie que depuis le don de la Torah, c’est à la majorité [des Sages] de trancher la loi, et non aux prodiges de la nature.

Par exemple dans la guémara (Baba Métsia 59b), Eliyahou haNavi rapporte que lorsque nos Sages fixent une loi avec un avis différent de celui du Ciel, alors la réaction de Hachem est la suivante : « Il riait en disant : Mes fils M’ont vaincu! Mes fils M’ont vaincu! »

[cf. b’h, plus de détails : https://todahm.com/2018/10/10/7187 ]

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-> Hachem pardonne même si nous nous trompons par erreur ou délibérément dans notre fixation du jour de Yom Kippour.
Par exemple, si le beit Din a sanctifié le mois correctement, mais certains pays éloignés se sont trompés sur la date de Kippour, Hachem leur pardonne tout de même leurs fautes.
[ou bien lorsque le beit Din rajoute délibérément un jour au mois pour diverses raisons]

Le ‘Hatam Sofer enseigne :
« La mitsva de téchouva n’est pas au-delà des mers (ceux qui se trompent sur la date parce qu’ils habitent au-delà des mers), et pas non plus dans le Ciel (les constellations ne sont pas en harmonie avec la date réelle au Ciel), mais dans ta bouche (il s’agit du beit Din qui fixe le jour du début du mois) et dans ton cœur (ce sont ceux qui voyagent dans des endroits éloignés, qui se trompent et font Yom Kippour un jour qui n’est pas le vrai). »

[Hachem laisse aux hommes la possibilité de définir la date des fêtes en fonction de la décision du beit Din, qui se base sur le témoignage de témoins ayant vus la nouvelle lune. Même s’il y a une erreur, pour D. la bonne date est celle fixée en ce monde par les juifs!]

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+ Rav Avdimi bar ‘Hama bar Dossa dit : comment interpréter le verset : « Elle (la Torah) n’est pas dans le Ciel … elle n’est pas au-delà des mers » (Nitsavim 30,12-13)?
Si la Torah était dans le Ciel tu serais obligé d’y monter pour l’atteindre!
Si elle était de l’autre côté de la mer, tu serais obligé de traverser la mer pour l’atteindre.
[guémara Erouvin 55a]

-> Ne crois pas que cette Torah te soit inaccessible et qu’il te soit impossible de comprendre les détails et les précisions de la Torah en raison de la profondeur de ses concepts.
[Haémek Davar]

-> Le Ben Ich ‘Haï commente :
Une braïta enseigne qu’un très grand nombre de halakhot et de raisonnements de Torah furent oubliés pendant les 30 jours de deuil qui ont suivi la mort de Moché.
Ces lois et ces raisonnements n’étaient alors connus par aucun homme sur terre, et seuls les être célestes les connaissaient (« la Torah est au Ciel »).
Cependant, par son analyse et dialectique (pilpoul), Othniel ben Kénaz a pu retrouver ces éléments oubliés.
Ainsi, si des interprétations de Torah et des halakhot se trouvent être seulement au Ciel une fois, car elles ont été oubliés sur terre, nous avons l’obligation de « monter au Ciel » pour les atteindre, c’est-à-dire de les rechercher et les retrouver par un pilpoul et une étude approfondie des Textes, comme l’avait fait Othniel ben Kénaz.

-> Rachi (guémara Erouvin 55a) dit que si la Torah était au Ciel alors nous aurions l’obligation de faire toutes sortes d’efforts, quitte à se déplacer très loin (« jusqu’au Ciel ») s’il le faut pour acquérir la Torah, et à se déranger et se donner de la peine pour elle sans limite.

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-> « La Torah n’est pas dans les cieux » = ta progression spirituelle ne dépend que de ta volonté : si tu désires te purifier et t’élever, alors Hachem t’aidera et tu réussiras avec tes propres forces enfouies en toi quels que soient les maîtres de ta génération.
[rabbi Méïr Roubman]

[on a tendance à justifier ses manques par le fait de ne pas trouver de maître au niveau de Moché ou autre tsadik, pour nous guider et assurer notre réussite spirituelle.
Si nous avions des conditions idéales/parfaites de vie alors nous réussirions … ainsi, n’attends pas que la Torah soit au Ciel = que tout soit comme tu le souhaites, mais commence dès maintenant à l’étudier du mieux que tu peux!
« Si tu désires te purifier et t’élever, alors Hachem t’aidera » = l’envie de Torah doit venir d’en bas (de notre cœur!), pour qu’ensuite une aide d’en Haut vienne!
Mais si pour toi, la Torah est au Cieux, que tu ne fais pas ce 1er pas/effort, alors tu ne bénéficiras pas de cette aide Divine!]

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-> « Qui montera pour nous au Ciel (nous la chercher) » (מִי יַעֲלֶה לָּנוּ הַשָּׁמַיְמָה – Nitsavim 30,12) est formée de 4 mots dont les 4 lettres initiales : forment le mot : mila (circoncision – מילה) et les 4 lettres finales forment le Nom Divin : יהוה.
Il y a ici une double allusion :
– seul le respect du commandement de la circoncision permet au peuple d’Israël circoncis d’être réceptif à la révélation Divine et d’être prédisposé à une vie empreinte de moralité ; ainsi la compréhension de la Torah est subordonnée à la circoncision qui permet un attachement à Hachem, comme Onkelos l’avait dit à son oncle, l’empereur Adrien.
– la sanctification par la circoncision nous donne le moyen de nous élever (« de monter ») et d’accéder au plus haut sommet spirituel (« jusqu’au Ciel »).
[rabbénou Bé’hayé]

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-> « Si la Torah est au-delà de la mer » = signifie que si ton maître (ton rav) se trouve de l’autre côté de la mer, tu as l’obligation de te déranger et de te déplacer pour rejoindre ton rav, afin d’apprendre de lui la sagesse de la Torah.
[Chéélot déRav A’haï]

[d’ailleurs, c’est ainsi que rav Dimi se déplaçait souvent depuis le territoire de Bavél vers la terre d’Israël pour y rencontrer son maître rabbi Yo’hanan et y puiser des enseignements de Torah qu’il rapportait ensuite auprès des sages de Bavél.]

-> « Si la Torah est au-delà de la mer », le Ben Ich ‘Haï enseigne :
Dans le cas où où les halakhot ont été totalement oubliées par les gens de la région où tu résides, mais que certains sages qui habitent très loin, même au-delà des mers connaissent ces lois, tu as le devoir de te déplacer auprès d’eux pour apprendre ces lois oubliées.
Ne dis pas : « Pourquoi devrais-je me déranger si loin? J’attendrai jusqu’à ce que l’un des sages vienne un jour dans ma région et j’apprendrai de lui », mais traverse les océans pour accéder à ces informations oubliées.

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+ Selon Rava : « Elle n’est pas dans le Ciel » = signifie que tu ne trouveras pas la Torah chez celui (orgueilleux) dont le prétentions sont hautes comme le Ciel ; « elle n’est pas au-delà des mers » = signifie tu ne trouveras pas la Torah chez celui qui est orgueilleux comme la mer.
[guémara Erouvin 55a]

-> Le bord de la mer, limité par le sable, est peu profond par rapport à l’intérieur de la mer très profond.
Les masses d’eau importantes au cœur de la mer auraient pu déverser sur la terre si ce n’est qu’Hachem a fixé une limite infranchissable au bord de la mer.
A l’image de la mer, un homme orgueilleux, désigné par rabbi Yo’hanan, est celui qui a l’esprit hautain dans son cœur, intérieurement, mais se présente extérieurement par ses paroles comme humble et modeste.
[comme la mer, extérieurement il est plat (humble), mais intérieurement il a une profondeur énorme (un grand égo) ; à la différence d’un humble qui n’a que très peu de profondeur (égo).]
Chez un tel homme, la Torah ne peut pas se maintenir, car son humilité n’est qu’apparente.
[Ben Ich ‘Haï]

-> Le Maharcha enseigne que l’orgueil est un obstacle à l’acquisition de la Torah.
A part l’orgueilleux classique, Rava distingue 2 autres catégories d’orgueilleux :
– celui qui pense étudier seul, en autodidacte, sans passer par l’enseignement d’un maître : il pense que son esprit est suffisamment élevé (comme le Ciel) et qu’il n’a donc pas besoin d’un rav.
– celui qui même s’il étudie avec un rav, pense que l’enseignement reçu une seule fois est largement suffisant et qu’il n’a pas besoin de révisions.
[à l’image de celui qui voit la mer extérieurement se disant que la profondeur est partout identique, alors qu’en réalité, en avançant on s’enfonce davantage!]

-> Le Rif donne une autre explication :
– celui qui est prétentieux au sujet de l’étude de la Torah.
Il se dit : « il ne convient pas à un homme de mon niveau de m’investir dans l’étude littérale (pchat) de la Torah, mais seulement dans l’étude ésotérique (sod). »
Ce niveau d’orgueil correspond à : « elle n’est pas dans le Ciel », car il a des prétentions spirituelles qui ne se trouvent qu’au Ciel.
– celui qui est orgueilleux envers son prochain, et non pas envers les domaines et les sujets d’étude de la Torah.
[la mer est constituée d’eau, or : « L’eau ne fait référence qu’à la Torah »
(guémara Avoda Zara 5b)
Ainsi : « elle n’est pas au-delà des mers » = arrête de te focaliser avec orgueil sur ce qui n’est pas la Torah (les autres), ce qui est au-delà de la mer! Mais plutôt, développe cette jalousie/orgueil positive dans le cadre de la Torah (mer).]

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« Car cette mitsva que Je te prescris en ce jour, elle n’est pas cachée de toi ni placée trop loin … elle n’est pas dans le ciel … car la chose est très proche de toi : dans ta bouche et dans ton cœur pour être accomplie. » (Nitsavim 30,11-14)

-> Le rav Yéhouda Leib ‘Hassman (Ohr Yahel) rappelle le grand principe selon lequel l’homme est composé de 2 forces opposées : le spirituel et le matériel, comme le dit le verset (Béréchit 2,7) : « Hachem, le D., forma l’homme poussière de la terre, insuffla dans ses narines un souffle de vie, et l’homme devint un être vivant ».
Ainsi, si l’homme fait dominer son esprit (issu du Trône Divin), sa compréhension dépassera même celle des anges.
En revanche, s’il laisse la matérialité prendre le dessus, il s’abaissera au niveau de l’animal.

Et effectivement, la distance entre ces 2 notions correspond à celle qui existe entre le ciel et la terre.
C’est le sens des versets de notre paracha : si l’homme fait dominer la spiritualité, cette mitsva se fixera dans son cœur et dans sa bouche, et il verra clairement devant lui, le chemin de la vie.
Dans le cas contraire, la mitsva restera réellement, hors d’atteinte, dans le ciel.

« Vous êtes debout aujourd’hui vous tous devant Hachem votre D. » (Nitsavim 29,1)

-> Lorsque les anges accusateurs Célestes se renforcent et que les arguments de défense sont absents, alors, pour malgré tout sauver Israël de tous ses accusateurs, Hachem envoie leurs ennemis pour les poursuivre.
En effet, il est un principe selon lequel : « Hachem protège celui qui est poursuivi ».

Cette règle est tellement forte que nos Sages (midrach Vayikra rabba 27,5) affirment que même si un tsadik pourchasse un racha, Hachem portera assistance au racha, par le fait que c’est lui qui est poursuivi.

=> En envoyant des ennemis les poursuivre, par cela Hachem trouve un argument pour sauver les juifs.
Ainsi, ce sont les souffrances qui découlent des ennemis les poursuivant, qui permettent aux juifs de tenir debout devant Hachem, malgré toutes les accusations qui risquent de les faire tomber.

[Rav El’hanan Wasserman]

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-> Le Méam Loez enseigne à ce sujet :
Moché a affirmé au peuple juif : « Les malédictions, c’est-à-dire les souffrances vous font tenir debout et vous permettent de subsister, comme il est écrit : « Pour t’éprouver et te faire connaître le bien à la fin ».

Nos Sages disent : « comme le sel permet de conserver la viande, les malheurs permettent au peuple juif de subsister ».

C’est la raison pour laquelle le verset dit : « Vous êtes debout » = vous seuls, grâce aux souffrances, vous allez vous maintenir et non les autres nations … elles se croient puissantes, essaient d’exterminer Israël, mais le peuple élu reste vivant à jamais.

[à un niveau personnelle les souffrances permettent de se réveiller de notre sommeil spirituel, d’un train-train quotidien qui endort notre amour pour Hachem. En effet, elles nous obligent à nous tourner vers D., puisqu’absoluement tout ne dépend que de Lui!]

« Vous vous tenez tous aujourd’hui devant Hachem votre D., chefs de tribus, vos anciens et vos responsables, chaque homme d’Israël » (Nitsavim 29,9)

-> Au dernier jour de sa vie, Moché réunit tous les membres du peuple juif, les hommes et les femmes, et les fait entrer une fois encore dans l’alliance de D.
C’est la 1ere fois qu’apparaît la notion de : responsabilité mutuelle, qui oblige chacun à aider l’autre à observer la Torah et à empêcher qu’il ne la transgresse.

-> Le Ohr ha’Haïm haKadoch commente :
Moché évoque séparément chaque catégorie de personnes pour souligner que chacun est responsable des autres selon ses capacités.

Les dirigeants peuvent avoir une influence sur un grand nombre de personnes, tandis que le commun du peuple n’en aura que sur un cercle très restreint.
D. ne nous demande pas l’impossible mais nous avons l’obligation de faire ce qui est en notre pouvoir.

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-> « Vous vous tenez tous aujourd’hui devant Hachem votre D. »

En utilisant le mot : « lifné » (devant, avant), le verset fait allusion au fait que nous devons aller vers Hachem avant (lifné) qu’Il ne vienne à nous et nous force à le servir.
Maintenant, en cette période qui précède Roch Hachana, nous devons faire téchouva avant que Hachem ne vienne nous juger. Nous devons lui montrer que nous accepter Sa volonté avec joie. [à l’inverse, imaginons la honte : tout particulièrement en Elloul, D. est encore plus proche de nous, et nous on l’ignore!]
Si nous allons vers Hachem avec enthousiasme et joie, alors Il va nous combler d’énormément de bontés.
[Sfat Emet]

[nos Sages nous conseillent de prier avant d’être dans un situation difficile pour le faire. En effet, Hachem souhaite que nous nous tournons, que nous allons vers Lui, et si de notre côté nous L’oublions, alors Il en vient à nous envoyer des choses désagréables/dures pour nous réveiller et nous pousser à revenir vers Lui.
Ainsi, nous pouvons nous éviter bien des tracas, si nous allons vers Hachem avant (lifné) qu’Il ne vienne en 1er vers nous avec le bâton pour nous réveiller et que l’on se rappelle de Lui.]

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-> « Vous vous tenez tous aujourd’hui devant Hachem votre D. »

-> « Sache devant Qui tu te tiens » (guémara Béra’hot 28b).
Par ailleurs, nos Maîtres affirment que le verset « Vous êtes placés aujourd’hui » se réfère à Roch Hachana, où nous nous tenons devant le Créateur pour être jugés.

La paracha de Nitsavim est suivie par celle de Vayélé’h et leurs noms respectifs semblent être en contradiction directe : le premier exprime la fixité (se tenir), alors que le second évoque le mouvement (aller).
En réalité, au-delà de cette opposition apparente, ces 2 notions se complètent : après que les enfants d’Israël se sont tenus devant Hachem pour être jugés, Il conduit chacun d’entre eux dans une certaine voie, en fonction de sa conduite personnelle.
S’il veille à suivre la voie de la Torah et des mitsvot, Hachem le mènera dans le chemin du bien et de la bénédiction.
Mais si, à D. ne plaise, il persiste dans le péché, Il le dirigera dans le chemin de la détresse et de la malédiction.

La crainte du jugement ne provient pas uniquement du jugement en soi, mais également du fait que nous nous tenons alors devant Hachem.
En vérité, plutôt que de se limiter à cette période, cette crainte devrait nous habiter tout au long de l’année.
Si nous désirons y parvenir, il nous appartient de travailler sur nous-mêmes de sorte à accéder au niveau décrit par le roi David : « Je fixe constamment mes regards sur Hachem » (chiviti Hachem lénegdi tamid – Téhilim 16,8).
[d’après un dvar Torah du rabbi David Pinto]

[si on veut évoluer dans la vie, nous devons d’abord : nitsavim = tenir Hachem devant nous avec un énorme désir de proclamer Sa grandeur par nos actions, et ensuite vayélé’h = nous recevons l’aide et l’accompagnement de Hachem pour aller dans ce beau chemin.
(notre yétser ara fait tout pour nous empêcher d’avoir de tels moments où l’on fixe notre papa Hachem, préférant nous plonger par exemple dans une vie quotidienne sans arrêt pour nous-même.) ]

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-> Le Gaon de Vilna dit : le mot : « aujourd’hui » (hayom – הַיּוֹם) est composé de « ha » (הַ – qui a une valeur numérique de 5), et de : « yom » (jour – יּוֹם).

Dans l’année, il y a 5 jours de jugement : les 2 jours de Roch Hachana, Yom Kippour, Hochana rabba (le verdict final) et Sim’hat Torah (où les feuilles qui portent le verdict sont envoyées pour être exécutées).

Ainsi, 5 jours dans l’année, l’homme se tient [en jugement] devant Hachem, et cela se trouve en allusion dans le mot : « hayom ».
[« Vous vous tenez aujourd’hui (hayom) tous devant Hachem votre D., »]

-> « Vous vous tenez tous aujourd’hui devant Hachem votre D. » : selon le Sforno, Moché rappelle aux juifs qu’ils se tiennent à chaque instant devant D., et que nul ne peut le tromper. [ni rien lui cacher]

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-> Le Méam Loez commente :
Généralement, la Torah emploie le mot « omdin » pour dire « être debout », mais dans notre verset le mot « nitsavim » évoque une position stable et forte que les juifs n’avaient pas encore expérimentée jusque-là.
En effet, ils étaient retenus par le érev rav qui les avait accompagnés d’Egypte dans le désert et qui les avait incités à fauter à de nombreuses occasions.

Cependant, les diverses épidémies et punitions que D. a envoyées au cours des pérégrinations dans le désert ont éliminé les membres du érev rav.
Ainsi, à présent, Israël se trouve debout seul, puissant et digne, sans erev rav, comme le dit Moché : « Vous êtes tous debout … chaque homme d’Israël ».
[…]

Vous serez « tous debout devant Hachem votre D. » = c’est-à-dire sans faute qui vous sépare de Lui.

Grâce à l’étude [de la Torah, chacun en fonction de ses capacités,] vous serez tous égaux et méritants …

« Si vous gardez les paroles de cette alliance et que vous les observez, vous réussirez dans tout ce que vous entreprendrez » (Ki Tavo 29,8 = c’est le verset précédant).

Nos Sages expliquent ce verset ainsi : « garder » désigne l’étude de la Torah, et « observer » signifie l’accomplissement des mitsvot.
Les Pirké Avot (3,17) enseignent : « Celui dont les actes dépassent la sagesse est comparable à un arbre aux branches peu nombreuses mais aux racines abondantes. Même si tous les vents du monde soufflent sur lui, ils ne réussiront pas à le déplacer ».

Le verset nous apprend qu’il nous a été ordonné d’étudier et d’agir, mais que l’acte reste le plus important.
=> « vous les observez, vous réussirez dans tout ce que vous entreprendrez » = si vos actes sont nombreux, vous « serez debout » comme un arbre aux racines nombreuses.
[…]

Bien que vous soyez très nombreux, vous êtes comme un seul homme car vous êtes tous responsables les uns des autres …
A présent, consolez-vous d’avoir appris que vous seriez responsables de vos prochains car ceci est pour votre bien.
Auparavant, le mérite d’un tsadik ne protégeait que lui-même. Désormais, vous êtes considérés comme un seul homme et le mérite du tsadik vous sera compté.

De plus, lorsque l’un de vous devra être puni, toute la génération sera punie et l’individu ressentira moins fortement la sévérité du châtiment.
En effet, il est très difficile à un homme de payer une amende de 100 pièces d ‘or. Mais si on l’impose à toute la communauté, chaque membre la partage avec tous et cela allège le poids de l’amende.
Ici aussi, sans la responsabilité mutuelle, chaque individu serait puni et chacun ressentirait la sévérité du châtiment.

[en cela nous nous devons d’aimer chaque juif comme nous-même : car autrui a dû souffrir à cause de mes fautes, me permettant d’avoir une punition nettement plus faible.
De plus, j’ai reçu de la récompense pour les mitsvot qu’il a pu faire!]

Israël a déjà conclu l’alliance de responsabilité mutuelle au moment du don de la Torah : les enfants sont devenus garants pour leurs parents, et les juifs les uns pour les autres.
D’ailleurs, en raison de la responsabilité mutuelle qu’ils avaient endossée au mont ‘Horev (Sinaï), D. a donné 2 couronnes à chaque juif ainsi que la terre d’Israël.

En raison de cette responsabilité mutuelle, nous devons donc encourager nos semblables à accomplir les mitsvot et leur recommander d’éviter de commettre des fautes.

[nous devons commencer par nous même, en tâchant d’être un exemple vivant!]

« Hachem, ton D., ramènera les exilés et te prendra en pitié et Il reviendra et te rassemblera d’entre tous les peuples où Hachem, ton D., t’aura dispersé » (Nitsavim 30,3)

-> Rachi enseigne :
Ce verset dit, littéralement : « D. reviendra (chav) alors tes exilés », plutôt que ramènera (héchiv) qui aurait semblé plus approprié.
Nos Sages (guémara Méguila 29a) en déduisent que partout où Israël est exilé, la Présence Divine l’accompagne.
Ainsi, lorsque les juifs seront délivrés, D. quittera Son exil et « reviendra » avec eux.

Ce verset montre également que le rassemblement des dispersés sera si difficile que D. devra tirer chaque juif par la main de là où il se trouvera, et pour ainsi dire : « revenir » avec lui.

-> Le Meam Loez poursuit :
D’après le prophète (Tséfania 10,13) : « Hachem dit : A ce moment-là, Je vous amènerai et lorsque Je vous rassemblerai, Je vous ferai devenir célèbres et loués parmi les peuples de la terre lorsque Je ramènerai (béchouvi – litt. lorsque Je reviendrai avec) vos exilés devant vos yeux ».

L’expression « devant vos yeux » représente la promesse extraordinaire de voir nous-mêmes la Présence Divine revenir avec nous en terre sainte.
Ce sera, pour nous, un honneur exceptionnel aux yeux des nations.

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+ « Ton D. se réjouira de la joie d’un fiancée pour sa fiancée » (Haftara Nitsavim – Yéchayahou 62,5)

-> Certains demandent : nous voyons que tous les signes qu’ont donnés les Sages sur ce qui se passera avant la Délivrance se sont presque tous déjà réalisés. Par conséquent, pourquoi le machia’h n’est-il pas encore arrivé?

Le ‘Hafets ‘Haïm répond :
Il est clair que Hachem retarde encore un peu la Délivrance pour que nous nous préparions à recevoir le machia’h, afin de ne pas le recevoir totalement démunis de Torah et de mitsvot … qui sont les vêtements spirituels, dans lesquels nous pourrons accueillir le roi quand il viendra chez nous avec tous Ses saints.
Si nous ne sommes pas prêts, la honte nous couvrira la face.

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+ « Même si tes dispersés se trouvent au bout des cieux, Hachem, ton D., te rassemblera et Il te reprendra de là.
Hachem, ton D., te conduira au pays que tes ancêtres ont occupé et tu l’occuperas toi aussi.
D. sera bon envers toi et Il te fera prospérer davantage encore que tes ancêtres » (Nitsavim 30,4-5)

-> Le Méam Loez (publié en 1730) de commenter :
« Même si tes dispersés se trouvent au bout des cieux, Hachem, ton D., te rassemblera » en envoyant le prophète Eliyahou, et « Il te reprendra de là » par le machia’h.

Si les juifs se demandent comment revenir en terre d’Israël alors qu’ils se trouvent dans des pays très éloignés, à une distance de plusieurs années de voyage, le verset répond : « D., te conduira au pays que tes ancêtres ont occupé ».
En effet, un verset prophétique demande : « Qui sont ceux qui voleront comme un nuage? »

« Hachem les a arrachés de leur terre, avec colère, avec courroux et avec une grande fureur, et Il les a jetés vers un autre pays comme ce jour » (Nitsavim 29,27)

-> « Les juifs ont été exilés parce que la terre d’Israël leur a été accordé à la condition qu’ils observent la Torah.

« Il leur a donné des terres occupées par des peuples : ils héritèrent du labeur d’autres nations, afin qu’ils gardent Ses statuts et observent Ses enseignement (torotav) » (Téhilim 105,44-45)
=> Lorsque les juifs ont fauté, D. les a chassé de leur terre. »

[Méam Loez]

« Le soufre et le sel ont brûlé tout son sol, elle ne sera pas ensemencée et ne fera rien pousser, et aucune herbe n’y grandira ; ceci ressemble à la destruction de Sodome et Gomorrhe, Adma et Tsvoyim, [les villes] que Hachem a retournées dans Sa colère et dans Son courroux » (Nitsavim 29,22)

-> Aucune substance ne supporte le feu autant que le sel, et aucune n’est consumée par les flammes aussi vite que le soufre.
Si les juifs observent la Torah, ils seront comme le sel et supporteront tous les feux du monde.
S’ils la négligent, ils seront rapidement consumés comme le soufre.
[‘Hizkouni]

-> Cette prophétie s’est réalisée après la destruction du 1er Temple.
Pendant 7 ans, la terre est restée totalement non cultivée. Si les non-juifs tentaient de la semer, leurs semences se consumaient comme sous l’effet du soufre.
[midrach Yalkout Chimoni]

« Hachem le distinguera pour le mal de toutes les tribus d’Israël selon toutes les malédictions de l’alliance écrite dans ce Livre de la Torah » (Nitsavim 29,20)

-> Rester fidèle à Hachem = bénéficier de sa constante Protection :

Le Méam Loez enseigne :
« Lorsque l’homme commet de nombreuses fautes, D. lui soustrait Sa providence et l’abandonne au déterminisme astrologique (mazal), ce qui est contraire à la conduite de D. vis-à-vis de l’ensemble du peuple juif.
Selon le mazal, Avraham n’aurait pas pu avoir d’enfant mais Hachem, dans Sa bonté, l’a fait échapper au déterminisme astrologique.
Si D. voile Sa face à un homme et l’abandonne au hasard, il subira nécessaire des souffrances qui n’expieront pas ses fautes.

[ainsi, pour un juif, il y a 2 types de souffrances : celles qui sont l’oeuvre de Hachem (pour le bien ultime de la personne), et celles qui proviennent du fait que D. lui cache Sa face]
[…]

Certes au mont Sinaï, Hachem nous a contraints d’accepter la Torah en suspendant la montagne au-dessus de nos têtes. En retour, D. nous a promis Son aide et Sa providence à condition que nous accomplissions les commandements.
Si nous rejetons Son joug, Il n’est plus tenu par Son serment de veiller sur nous, et nous ne pouvons avoir aucun grief si nous sommes punis pour nos fautes. »