« La corruption n’est pas Son fait, c’est le vice de Ses enfants » (Haazinou 32,5)

-> Selon Rachi : Le mal et la corruption que l’on trouve dans le monde ne sont pas l’oeuvre de D.
Seuls les hommes en sont la cause.

-> Le Ohr ha’Haïm haKadoch dit qu’il faut traduire ce verset ainsi : « lorsqu’ils [les enfants d’Israël] agissent de façon corrompue contre Lui, c’est leur propre vice, [car ils ne sont] plus [appelés] Ses enfants. En revanche, lorsqu’ils accomplissent Sa volonté, D. les appelle affectueusement « Mes enfants ».

-> Le Ben Ich ‘Haï donne l’enseignement suivant :
Ce verset est une allusion au sublime cadeau que Hachem nous donne chaque année : le mois d’Elloul et les 10 jours de téchouva, qui ensemble durent 40 jours.
Ceux sont des jours où la téchouva est plus facilement acceptée par D.

Il est écrit en hébreu : « chi’hét lo lo banav moumam » (שִׁחֵת לוֹ לֹא, בָּנָיו מוּמָם) :
– « chi’hét » (שִׁחֵת – corruption) = même si tout au long de l’année une personne va corrompre son corps et son âme par des fautes ;
– « lo lo » (לוֹ לֹא) = il s’agit des mêmes lettres que : Elloul (אלול) ;
– « banav » (בָּנָיו – Ses enfants) = les jours d’Elloul sont un moment où l’on peut totalement se reconstruire [comme un nouveau départ] (« banav » vient de la racine « construire » – livnot – לבנות) et corriger nos imperfections.
Ainsi, le développement spirituel que nous allons générer pendant ces jours est considéré comme étant nos enfants (banav).
[de même qu’un embryon atteint sa forme humaine en 40 jours, de même les 40 jours d’Elloul à Kippour vont nous permettre de créer notre nouvel être!]

– En plus des 30 jours d’Elloul, Hachem a ajouté 10 jours supplémentaires entre Roch Hachana et Yom Kippour, faisant un total de 40 jours et 40 nuits.
Le mot « moumam » (מוּמָם) se décompose en : מ (mém) ומם (vémém).
Le 1er « mém » (מ) correspond aux nuits, qui majoritairement sont consacrées à dormir.
Le 2e « mém », qui est écrit de façon pleine (מם), correspond aux jours, où nous avons la plupart de notre temps pour développer notre téchouva et nos bonnes actions

La fin de ce verset (32,5) est : « une génération perverse et tortue » = malgré toutes ces incroyables opportunités que Hachem nous donne si gracieusement, la personne qui faute restera toujours Son enfant.
Ils gaspillent ces jours précieux, et ne font pas téchouva de la manière dont ils devraient le faire.

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-> « Grande est la téchouva, car elle a précédé la Création du monde »
[Rabbi Abahou – midrach Béréchit rabba 1]

=> Si la téchouva n’est utile qu’après qu’une personne ne faute, alors pourquoi a-t-il fallu la créer avant le monde?

Lorsque l’être humain a été créé, il y avait une séparation naturelle entre Hachem et l’homme.
L’objectif d’une personne dans ce monde est de se rapprocher de Hachem.
La bonne définition de la téchouva est l’attitude de se rapprocher d’Hachem. Cela est vrai même pour celui qui n’a jamais fauté.
Cependant, lorsque nous fautons, nous agrandissons la distance entre nous et D., et ainsi nous devons augmenter notre téchouva pour être proches de Hachem.
[rabbi Yérou’ham Levovitz – Daat Torah – guémara Nédarim 39b]

« Meurs dans la montagne où tu montes » (Haazinou 32,50)

-> On peut s’interroger : Pourquoi au début du livre de Dévarim (dans la paracha de Vaét’hanan), Moché pria de nombreuses fois et supplia Hachem pour entrer en terre d’Israël, et là, quand Hachem lui dit qu’il va mourir, Moché n’essaya même pas de prier encore une fois pour tenter d’annuler ce décret?
En réalité, cette fois-ci, Hachem lui dit : « Meurs dans la montagne », sous la forme d’un ordre. Ainsi, Moché vit en cela un ordre et une mitsva d’Hachem qui lui recommande de mourir. Et fidèle à lui-même, comme pour toute mitsva, Moché s’empressa de la réaliser avec amour [et zèle] et ne chercha pas à la repousser ultérieurement. En effet, si c’est une mitsva, il faut l’accomplir.
Ainsi, même au moment de sa mort, Moché réalise la mitsva d’Hachem. Il meurt en accomplissant Sa Volonté, avec joie et amour.
[Mimékor haNetsa’h]

[quelle leçon énorme! Toute la finalité de nos actions est d’accomplir la volonté de Hachem. Moché a beau avoir une envie folle d’aller en terre d’Israël [dans une optique spirituelle et pour le bien de tout le peuple juif!], mais à partir du moment où il a un mitsva, alors toutes ses volontés personnelles s’effacent pour laisser place à celle d’Hachem.
De même dans notre vie, est-ce que sous couvert de servir D. nous sommes en réalité au service de notre égo? ou bien sommes-nous à l’image de Moché totalement soumis à la volonté d’Hachem, quoiqu’Il nous demande?!]

« Peuple idiot et pas intelligent » (Haazinou 32,6)

-> Apparemment, le fait d’être idiot est pire que de simplement ne pas être intelligent. Ainsi, le verset aurait dû plutôt dire : « Peuple pas intelligent et idiot « .
En réalité, le terme « idiot » fait référence aux fautes et aux péchés que l’homme commet. [« L’homme ne commet de faute que lorsqu’un vent de folie s’empare de son esprit » (guémara Sotah 3a)]
Tandis que « pas intelligent » fait référence au fait que l’homme ne fasse pas de mitsvot et de bonnes actions.

Quand un homme quitte ce monde après sa vie sur terre, dans l’autre monde, il ne sera plus possible d’acquérir d’autres mérites et d’autres mitsvot. Les seuls mérites qui l’accompagneront sont ceux qu’il a acquis ici-bas.
En revanche, les fautes commises dans ce monde pourront être réparées et expiées, à travers les punitions de l’autre monde.

=> Ainsi, certes si ce peuple commet des fautes, alors c’est un « peuple idiot », mais cela n’est pas encore le plus grave, car cela pourra être corrigé par les sanctions du monde de Vérité dont l’objectif est de nettoyer l’âme des fautes.
En revanche, le plus embêtant, c’est qu’il n’est « pas intelligent », et qu’il n’a pas accompli beaucoup de mitsvot ici-bas, car ce manque-là n’est pas réparable. Une mitsva qui n’a pas été accomplie dans ce monde, ne pourra plus jamais être obtenue après.
[notre richesse éternelle, dépend des bonnes actions qu’on ara pu faire pendant notre court passage dans ce monde éphémère. Ce qu’on aura pas fait, ne pourra plus jamais être obtenu, c’est une perte [un regret] éternelle!]
[‘Hafets ‘Haïm]

« Car c’est une génération versatile, des enfants sans loyauté » (Haazinou 32,20)

-> Le Maharcha (guémara Yoma 83b) commente :
Le monde était prévu pour exister sans Torah durant 1 000 générations.
Cependant, Hachem a considéré que le monde ne pouvait se maintenir tant de temps sans Torah, et a donc donné la Torah dès la génération de Moché (soit à la 26e génération depuis celle d’Adam), beaucoup plus tôt que dans le plan Divin initial.

Les gens des 974 générations manquantes seront dispersés dans les diverses générations futures et constitueront les plus effrontés.
C’est à eux que fait allusion le verset ci-dessus (Haazinou 32,20).

« Hachem parla à Moché ce même jour, en ces termes : monte sur cette montagne des Avarim … car de loin, tu verras le pays de Canaan mais tu n’entreras pas dans ce pays que Je donne aux Bné Israël » (Haazinou 32,48-52)

-> Le rav ‘Haïm Efraïm Zaytchik (Ohr ‘Hadach) demande : « Pourquoi Hachem rappelle-t-Il de nouveau à Moché qu’il n’entrera pas en Israël? Pourtant, dans la paracha Vaét’hanan, Hachem le lui avait déjà annoncé (3,25 et 27) ».

Nous apprenons de là que Moché avait une grande confiance en Hachem, et qu’il avait atteint un haut niveau de connaissance de la Divinité.
Il avait compris que l’Attribut de miséricorde de Hachem était tellement grand que même après avoir été averti plusieurs fois qu’il n’entrerait pas en Israël, il ne devait pas perdre espoir et garder toujours confiance dans l’infinie bonté de D.

En effet, nos Sages (midrach Tan’houma Pin’has 9) affirment qu’à la suite de la décision de donner une part d’héritage en Israël aux filles de Tsélof’had, Moché pensa : « Peut-être que le décret me concernant a été annulé et je pourrai moi aussi entrer en Israël ».
C’est pourquoi Hachem eut besoin de renouveler Sa décision et d’assurer à Moché qu’Il n’avait pas annulé Son décret : la décision était ferme et irrévocable.

Le rav Zaytchik voit ici un grand enseignement pour nous : quelle que soit sa situation, l’homme ne doit jamais perdre espoir, car Hachem est un D. de bonté et de miséricorde.

« Haazinou hachamayim va’adabéra » (Ecoutez, cieux! Je vais parler! – Haazinou 32,1 – début du cantique de Moché)

-> « Haazinou » (écoutez) = cette paracha contient 613 mots, correspondant aux 613 mitsvot.
Chaque mot fait allusion à un commandement.

-> « hachamayim va’adabéra » (השמים ואדברה) = cette expression a une valeur numérique de : 613.

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+ « Prêtez l’oreille, ô cieux, et je parlerai ; et que la terre écoute les paroles de ma bouche » (32,1)

-> Moché dit aux Bné Israël qu’il y a 2 parties dans une personne : le ciel (chamayim) qui représente l’âme (néfech) ; et la terre (arets) qui représente le corps (gouf).
Si nous accomplissons la volonté de Hachem, alors absolument rien sur terre n’a de pouvoir sur nous.
Par contre, si nous allons à l’encontre des mots d’Hachem, alors nous sommes soumis aux nations du monde.
[midrach haGadol]

-> Rachi enseigne :
Moché a pris à témoins contre eux le ciel et la terre, des témoins qui dureront éternellement. Et aussi parce que, s’ils le méritent, les témoins viendront leur apporter leur récompense : la vigne donnera son fruit, et la terre sa récolte. Quant au ciel, il donnera sa rosée. Et s’ils se rendent coupables, « la main des témoins sera contre eux en premier » (Dévarim 17,7) : « Il fermera le ciel, et il n’y aura pas de pluie, et la terre ne donnera pas sa récolte » (Dévarim 11,17), après quoi « vous serez détruits bientôt » (Dévarim 11,17) sous les coups portés par les idolâtres.

« Ce n’est pas un enseignement vide pour vous. C’est votre vie! Grâce à qui, vous vous maintiendrez longtemps sur la terre que vous occuperez après avoir traversé le Yarden » (Haazinou 32,47)

-> Le Méam Loez commente :

«  »Ce n’est pas un enseignement vide pour vous » = il n’y a rien de vide dans la Torah ; tout ce qui y est écrit contient des secrets sublimes.
De plus, s’il vous semble qu’un enseignement de la Torah est vide de sens, sachez que ce vide [de compréhension] est en vous.

« Grâce à [la Torah], vous vivrez longtemps » = même si vous ne saisissez pas ses secrets, l’étude prolongera vos jours, comme il est écrit : « Ils sont la vie pour ceux qui les prononcent ».
[…]

« C’est votre vie » = grâce à la Torah, vous êtes appelés « vivants » même après votre mort.
Certains commentateurs expliquent ainsi le verset : « Ne pensez pas que votre service de D. sera vain un jour! Il est votre vie, et grâce à lui, vous vous maintiendrez longtemps … Vous recevrez une récompense dans ce monde-ci et dans le prochain. »
[« Il (l’homme) peine dans ce monde (pour la Torah), et sa Torah peine pour lui autre part (dans le monde à venir) » (guémara Sanhédrin 99b)]
[…]

Voici une autre explication du verset : « C’est votre vie pour que vous jouissez de la récompense dans ce monde. Grâce à lui, vous vous maintiendrez longtemps = car la Torah est différente des autres sagesses : vous profiterez de sa récompense même lorsque vous serez vieux. Vous seuls l’avez méritée pour qu’elle vous procure constamment un profit, de votre jeunesse à votre mort.
[…]

« C’est votre vie! » = si vous instruisez vos enfants afin qu’ils observent la Torah, vous serez considérés comme vivants.
En effet, quiconque laisse après lui un fils tsadik et intègre dans ce monde-ci, c’est comme s’il n’était pas mort …
[De plus,] vos jours ne seront pas raccourcis, au contraire, grâce au mérite d’avoir enseigné la Torah à vos enfants, vous vous maintiendrez longtemps, comme il est écrit : « la crainte de D. ajoute des jours ».

Les mots : « ki lo davar rék hou mikèm » (כִּי לֹא דָבָר רֵק הוּא מִכֶּם – ce n’est pas un enseignement vide pour vous – 679) ont une valeur numérique équivalente au mot : « guématriot » (גימטריות – valeurs numériques – 678 + 1 du kollel).
Cela nous apprend que les interprétations de la Torah à partir des valeurs numériques ont elles aussi une grande importance.

Les 248 mitsvot positives correspondent aux 248 membres de l’homme, et les 365 mitsvot négatives à ses 365 tendons.
Chaque mitsva donne vie et santé à un membre.

Ainsi, le verset recommande-t-il d’observer avec soin toutes les paroles de cette Torah sans omettre une seule mitsva. Pourquoi?
« Car ce n’est pas un enseignement vide pour vous » = Il n’existe pas, dans la Torah de chose qui ne corresponde pas à l’un des membres ou des tendons de votre corps.
« C’est votre vie! » = chaque mitsva donne la vie à l’un de vos membres.
Ainsi, « grâce à lui, vous vous maintiendrez longtemps. »
[…]

Si un juif ne connaît pas la Torah, on ne peut pas simplement dire : « Untel est vide de Torah », car sans Torah le juif est comme une corps sans âme, il est dépourvu de toute vitalité.

Voilà pourquoi le verset dit : « Ce n’est pas un enseignement vide pour vous ».
Pour quelle raison?
Car « c’est votre vie! » = la Torah est votre vitalité ; sans elle votre vie n’en est pas une! »

« [Il] fera expiation sur Sa terre et sur Son peuple » (Haazinou 32,43)

Ci-dessous, une partie du commentaire du Méam Loez sur ce verset :

-> Dans le midrach, nos Sages enseignent : Rabbi Méïr disait : « La terre d’Israël fait expiation pour quiconque y habite comme il est écrit : « Le peuple qui y habite voit sa faute levée » (Yéchayahou 33) … »
Le verset : « [Il] fera expiation sur Sa terre et sur Son peuple » vient nous préciser que c’est D., Lui-même, qui pardonne les fautes des juifs habitant en terre sainte.

-> Rabbi Méïr disait : Quiconque habite en terre d’Israël, lit le Shéma matin et soir et parle hébreu a une place au monde futur », car la reconnaissance de l’unité de D. se réalise principalement en terre d’Israël.

Nos Sages ajoutent : « Quiconque est enterré en terre d’Israël est comme enterré sous l’autel … »
Adam a été formé à partir de la terre prise à l’endroit de l’autel car c’est là qu’il obtiendra l’expiation pour ses fautes.

Lorsque nos Sages disent : « Quiconque est enterré en terre d’Israël est comme enterré sous l’autel », il s’agit du cas où un homme est mort avant d’avoir eu le temps de se repentir. Dans ce cas, la terre fait expiation pour lui comme s’il était enterré sous l’autel et comme si tous les sacrifices offerts venaient expier ses fautes.

-> Nos Sages disent : « Quiconque parcourt 4 coudées en terre d’Israël, toutes ses fautes lui seront pardonnées » …

-> Rabbi Yéhouda dit : « Heureux le sort de l’home qui a mérité de s’installer en terre sainte de son vivant! Quiconque a mérité de s’attacher à la terre d’Israël ici-bas méritera de s’attacher la terre d’Israël d’En-Haut après sa mort. »

De quiconque n’a pas eu ce mérite mais a été amené en terre sainte après sa mort pour y être enterré … l’âme de l’homme mort en diaspora le quitte dans le domaine des non-juifs alors que son corps entre dans le domaine de la terre d’Israël. C’est comme s’il profanait les choses saintes et sanctifiait les choses profanes.

-> « Quiconque a mérité que son âme le quitte en terre d’Israël, ses fautes lui sont pardonnées et il mérite de s’attacher à la Présence Divine, comme il est écrit : « [Il] fera expiation sur Sa terre et sur Son peuple »
Si de plus, il a acquis des mérites pendant sa vie, l’esprit saint reposera sur lui. »

-> Le Sifri rapporte que si un juif est assassiné par un non-juif, cela expie ses fautes au monde futur.

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« La terre expiera pour son peuple » (Haazinou 32,43)

-> Le sens simple de ce verset est que la terre d’Israël apporte l’expiation à ceux qui y résident. Mais, on peut l’expliquer d’un point de vue moral.
« La terre » symbolise celui qui se rabaisse et se considère comme de la terre que tous peuvent piétiner. Cette qualité d’humilité et de modestie apporte l’expiation à ceux qui la détiennent.
Certes, en général un animal qui a un défaut et qui est brisé quelque part, ne sera pas valable et ne pourra pas apporter l’expiation à celui qui l’apporte en sacrifice. Mais en ce qui concerne l’homme, c’est l’homme qui aura son cœur brisé par l’humilité et la conscience de ses défauts, c’est un tel homme qui méritera la plus grande faveur d’Hachem, qui lui apportera l’expiation pour ses fautes. Comme le dit le verset : « Le meilleur sacrifice pour Hachem, c’est un esprit brisé. Un cœur brisé et contrit, Hachem, ne répugne pas ».
[rabbi Avraham de Slonim – le Yessod véChorech haAvoda]

« Je fais mourir et Je donne la vie » (Haazinou 32,39)

-> « Les hommes qui naissent sont voués à la mort, et les morts sont voués à la résurrection »
[Rabbi El’azar Hakappar]

La résurrection doit nécessairement être précédée de la mort.
Pour la génération qui vivra à l’époque de la résurrection (suite à la venue du machia’h), la séparation de l’âme de leur corps se fera sans aucune souffrance. De plus, cette génération mourra pour un instant seulement : elle ressuscitera immédiatement après la mort.

« Je fais mourir et Je donne la vie » = cela veut donc dire que Hachem opérera ces 2 actes radicalement opposés en un seul.

[compilation personnelle du Méam Loez sur ce verset]

« Son oeuvre est parfaite, car toutes Ses voies sont justice. D. de fidélité et sans iniquité, Il est juste et droit » (Moché rabbénou – Haazinou 32,4)

-> « L’homme ne voit qu’une partie des événements et c’est pourquoi il a du mal à les comprendre.
S’il voyait les œuvres de D. du début à la fin, il constaterait que tout est juste.

Notre verset exprime cette idée :
– « Son oeuvre est parfaite » = Ne voyez pas les choses telles qu’elles sont! Il peut vous sembler que le monde est désordonné, mais ce que vous voyez n’est qu’une petite partie de l’oeuvre de Hachem.
Si vous pouviez en contempler l’ensemble, vous sauriez que tout est juste et équitable

– « D. de fidélité » = ses pensées [Divines] n’étant pas semblables aux vôtres [Humaines], cette idée n’est pas perceptible par les sens mais seulement accessible par la foi en Ses paroles, en Sa promesse de récompense et punition.
Grâce à cette foi, vous parviendrez à comprendre qu’il n’est aucune iniquité devant D. »

[le Méam Loez]

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+ « Son oeuvre est parfait »

-> Le rabbi Chimon de Yéroslav a vécu très longtemps, et ses élèves lui ont demandé à quoi il attribuait sa longévité.
Leur rabbi leur a répondu : « J’ai toujours accepté avec amour et je n’ai pas protesté contre ce que faisait Hachem.
Car il est clair comme le soleil que tout ce que fait Hachem est justifié et bon, mais quand l’homme se plaint et pose des questions, on le fait monter au Ciel (lui reprenant alors la vie!) et on lui montre : « Regarde, tout est bon et juste … »
Moi, je ne me plains pas, c’est pourquoi on ne me fait pas monter pour discuter de la justice de Hachem (me laissant en vie dans ce monde!).

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+ « Son oeuvre est parfait »

-> On raconte sur le ‘Hazon Ich, qu’un jour quelqu’un est venu le trouver pour poser des questions sur la Providence Divine, en rapport avec la Shoa.
Le ‘Hazon Ich lui fit remarquer : « Celui qui ne connaît pas la couture et voit un tailleur qui coupe et déchire un tissu pense qu’il abîme le tissu, alors qu’en réalité, il prépare simplement un vêtement neuf. »

-> Selon le rabbi Chlomo Kluger, on ne pourra jamais comprendre pourquoi Hachem a agit de telle ou de telle façon à moins qu’Il ne « découse » toute la Création, c’est-à-dire qu’il défasse tout, pour montrer la Création du début jusqu’à la fin, et qu’Il explique chaque acte séparément : avec son but, sa raison d’être, et quelles sont ses conséquences.

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+ « Toutes Ses voies sont justice »

-> Rabbi Israël Salanter enseigne :
« Quand les autorités veulent punir un homme de sa faute, on le juge uniquement lui-même, et même si sa famille et ses proches sont appelés à souffrir du verdict, cela n’empêche pas de le condamner sévèrement.
Mais il n’en va pas de même de Hachem, qui avant de punir le pécheur regarde ses proches, et si quelqu’un risque d’en pâtir, alors Il examine si celui-ci a mérité cette souffrance.
En effet : « toutes ses voies sont justes » = que ce soit en ce qui concerne celui dont on parle ou ses proches, c’est un « D. de vérité, sans iniquité » = car chacun ne recevra que le châtiment qu’il a mérité, et pas plus. »

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+ « Toutes ses voies sont justes, un D. de confiance en qui il n’y a pas d’injustice »

-> Le rav Yaakov Neiman (Darké Moussar) enseigne :
Pour croire en D. qui a créé le Ciel et la terre, il n’y a pas besoin d’une sagesse extraordinaire, car c’est une chose que l’intelligence la plus ordinaire peut comprendre.
Le grand test de la foi est justement quand on voit des choses apparemment étonnantes, alors que les questions et les doutes s’agitent dans l’âme.
Si à ce moment-là, l’homme fait abstraction de tous ses doutes et croit fermement dans le Créateur du monde, il est arrivé au niveau de foi exigé.
En effet, la véritable exigence envers l’homme est de croire qu’il n’y a pas d’injustice, alors que se révèle aux yeux ce qui apparaît comme une terrible injustice, incompréhensible.
[…]
Il n’est pas dans la possibilité d’un être de chair et de sang de comprendre les voies de Hachem, qui dépassent notre entendement. [rester à sa place d’humain, et avoir D. à Sa place de notre Créateur, de l’Unique]
Nous devons seulement croire que : « toutes Ses voies sont justes, un D. de confiance en qui il n’y a pas d’injustice. »

-> Le rav Neiman cite la 10e et dernière épreuve que surmonta Avraham et qui fut la plus difficile : elle consistait à sacrifier son fils et allait à l’encontre de toute logique (c’était l’extrême opposé des valeurs qu’il a pu transmettre publiquement). Mais dans cette épreuve, Avraham, fidèle serviteur de Hachem, fit abstraction de toute logique et de toute objection, et crut en Hachem.