« Que (מַה) sont agréables tes tentes (ohalé’ha) ô Yaakov, tes demeures (michkénoté’ha) ô Israël » (Balak 24,5)
-> Rachi : Parce qu’il a vu que les entrées [de leurs tentes] ne se faisaient pas face (pour des raisons de pudeur).
[Autre explication : ] Comme sont bons la « tente » de Chilo et le Temple pendant leur existence, parce qu’on y présente des offrandes destinées à leur expiation.
-> Le verset nous enseigne que les tentes d’Israël sont bonnes en raison du « ma » (מַה) : « Que suis-je? », qui fait allusion à la mida d’humilité.
En se comportant ainsi, le peuple juif a mérité de s’attacher ici-bas avec Hachem (michkénoté’ha).
[le Ben Ich ‘Haï]
[« Ma Tovou » (que sont agréables) : s’il y a l’humilité (ma?), alors on peut se connecter à Hachem et à sa Torah (il n’y a de véritablement bien (tov -> tovou) que la Torah)]
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-> Les « tentes » font référence aux lieux d’étude [de la Torah] ; les demeures font allusion aux Temples et aux synagogues, où le peuple prie à Hachem.
[Sforno]
Selon la guémara (Sanhedrin 105b), les « tentes » font allusion aux maisons d’étude.
[lieux où l’ont y apprend la Torah et les mitsvot, cela va rendre une personne tsadik et cela sanctifie le nom de D. ]
Nos Sages (guémara Ouktzin 3,13) enseignent que Hachem récompense chacun des tsadikim par 310 mondes.
Rabbi David Feinstein fait remarquer que la valeur numérique de : « Que sont agréables tes tentes ô Yaakov »(מַה-טֹּבוּ אֹהָלֶיךָ, יַעֲקֹב) est de : 310.
Selon le Yatsev Avraham, l’ordre du verset, nous enseigne qu’il est bien d’étudier la Torah avant de prier, car cela donne davantage de kavana et aide à ce que nos prières soient acceptées.
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-> La tente qui est temporaire représente le peuple juif dans le désert, se préparant pour entrer en terre d’Israël.
La demeure qui est permanente représente le peuple juif lorsqu’ils résideront en Israël, et seront alors à un niveau supérieur méritant d’être appelés : « Israël » (passage de : Yaakov -> à Israël).
[le Malbim]
-> Le nom « Yaakov » est à un niveau inférieur que le nom « Israël ».
Si nous voulons être spirituellement à un niveau élevé, nous devons voir la Torah et la prière comme une belle demeure, et non comme une tente à l’écart de tout.
[adaptation d’un commentaire du rabbi Zevi Hirsch Friedman]
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+ « Tes tentes » :
-> Rabbi David Feinstein enseigne que les lettres du mot : tes tentes (אֹהָלֶיךָ) permettent de former : Ton D. (Elohékha – אלהיך).
En allant étudier la Torah (dans tes tentes), tu y trouveras Hachem, source de bénédictions, te liant toujours plus avec Lui.
Par ailleurs, la façon élevée avec laquelle se comportent les étudiants en Torah, permet de glorifier Hachem (qu’il sont grands ces personnes, et combien est grand leur D.)
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-> Il y a une utilisation à la forme plurielle de : « ohalé’ha (tes tentes – אֹהָלֶיךָ), car Yaakov a résidé dans une tente terrestre et dans une tente céleste sur le Trône de Gloire (de Hachem).
[Baal haTourim]
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-> Le rabbi de Belz enseigne l’idée suivante :
Rachi (Béréchit 4,20) explique la notion de tentes comme étant mobiles (un berger allait planter sa tente ailleurs en fonction des pâturages), à l’opposé d’une maison/demeure qui est fixe.
La guémara (Méguila 29a) dit que dans le futur tous les lieux d’étude et synagogue en dehors d’Israël vont être déplacés jusqu’à Jérusalem.
=> Ceci explique l’utilisation du terme : « tes tentes », car ils ne sont pas installés durablement.
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-> Il est écrit : « Yaakov se construisit une maison, et pour son bétail, il fit des cabanes (Souccot) » (Vayichla’h 33,17)
En ce qui concerne ce monde, qui est celui de la matérialité (son bétail), Yaakov va faire une structure temporaire, car c’est secondaire dans sa vie.
On a ainsi d’abord : « Tes tentes ô Yaakov », faisant référence à l’ordre des priorités de Yaakov dans ce verset.
Par contre, en ce qui concerne le monde à venir (pour lui = sa néchama), il va bâtir une structure solide et permanente, qui demande de s’investir de toutes ses forces pendant longtemps. C’est de la plus haute importance!
On a ainsi d’abord : « Tes demeures ô Israël ».
Les lettres du mot : Israël (יִשְׂרָאֵל) permettent de former : yachar El (ישר אל – directement vers Hachem).
[Pné David]
[Nous sommes de passage sur terre dans des tentes éphémères, afin de construire de notre mieux notre maison éternelle, en orientant chacune de nos actions vers Hachem (yachar El).
Par ailleurs, on peut noter qu’en reliant ensemble les tentes et les demeures, cela nous enseigne que même en exil, même de passage dans ce monde éphémère, nous devons trouver cela aussi agréable que d’être dans une demeure.
En effet, c’est la condition pour avoir la tranquillité d’esprit nécessaire pour pouvoir prier et étudier pleinement.
Certes, tout ne va peut être pas comme je le voudrais, mais pourquoi me prendre la tête puisque ce n’est que temporaire. Le fait de déjà penser à notre magnifique demeure future, nous aide à être moins focaliser sur notre tente actuelle.]
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-> « Quelles sont belles tes tentes, Yaakov! Tes demeures, Israël! »
Selon le rav Moché Sternbuch (Taam vaDaat), cette annonce formulée par Bil’am invite les Bné Israël à ancrer dans leur cœur la conscience du caractère éphémère de ce bas monde.
En effet, la « tente » symbolise la précarité : on n’y réside généralement pas de manière permanente, elle n’est qu’un palliatif pour remédier à un problème d’habitation passager.
Ainsi, Bil’am déclare que le peuple juif doit savoir que ce monde-ci est éphémère, et qu’il n’est qu’un vestibule conduisant à notre existence future.
Le prophète souligne ainsi que « ces tentes sont belles » = c’est-à-dire que ce sentiment de précarité doit nous accompagner durant toute notre vie.
[le caractère éphémère de ce monde nous rappelle que notre vie est très courte, que notre mort arrive. Cela génère une grande humilité, responsabilité (le yétser ara ma vie est courte je n’ai malheureusement pas de temps à te consacrer!), …]
De plus, ce conseil s’adresse à tout un chacun, puisque l’appellation « Yaakov » désigne même les gens du peuple, évoluant à un niveau spirituel ordinaire.
Quant aux hommes d’envergure morale supérieure, ils sont nommés « Israël ». Pour leur part, il ne leur suffit pas de ressentir le caractère éphémère de ce monde : encore doivent-ils sanctifier toute leur existence terrestre « tes demeures, Israël » : afin de transformer leurs habitations en des Sanctuaires.
-> En ce sens le ‘Hafets ‘Haïm a répondu à un riche étonné devant la sobriété de sa maison : « Dans ce bas monde, je me considère comme un voyageur qui ne fait que passer. Ma véritable résidence se trouve dans le monde futur, là où je compte m’installer.
C’est la raison pour laquelle je n’ai pas jugé utile de meubler richement ma maison.
Ici-bas, dans le vestibule de mon existence, je concentre tous mes efforts pour accroître et embellir ma récompense éternelle par mon service du Créateur, afin de pénétrer dignement dans la Salle principale que constitue le monde futur. »
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-> On a vu que dans notre verset, on parle des lieux d’étude de la Torah et des lieux de prières (synagogues), on a le verset suivant qui commence par : « Comme des rivières elles se déploient ».
=> Quel est le lien entre les 2?
La guémara (Baba Kama 17a) dit que l’eau est une référence à la Torah.
De même qu’une rivière peut purifier une personne d’un état d’impureté (touma) à celui de pureté (tahara), de même pour ces lieux, qui ont un véritable pouvoir d’élévation vers la pureté.
[Béér Moché]
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+ « Combien sont belles tes tentes, Yaacov » (Balak 24,5)
-> Rachi explique que Bilam a prononcé cette bénédiction quand il a vu que les ouvertures des portes (des tentes) n’étaient pas orientées les unes face aux autres (de sorte que d’une tente on ne voyait pas ce qui se passait dans les autres, cela est une mesure de pudeur et de discrétion).
-> Le rabbi Baroukh de Méziboz explique cela d’une façon allusive.
Nos Sages (midrach Chir haChirim rabba 5,6) enseignent que celui qui ouvre une petite « porte » dans son cœur (même : « de la taille d’un chas d’une aiguille »!), pour le service de D., alors Hachem lui ouvrira une « porte » grande comme celle d’un palais.
Ainsi, les « portes » ne sont pas orientées l’une face à l’autre, car la « porte » qu’Hachem exige de l’homme est très petite, et celle qu’Il ouvre en réaction est très grande.
=> Quand Bilam a vu cet immense Amour d’Hachem pour Israël, Il a compris qu’il ne pouvait pas les maudire.
[« Combien sont belles tes tentes » =
– d’un côté = avec sincérité, nous faisons une ouverture minuscule à notre « tente » ;
– et de l’autre côté = Hachem nous donne tellement en retour, que d’une façon très imagée c’est comme la différence de taille entre le chas d’une aiguille, et l’immensité d’une entrée d’un palais.
=> Hachem nous aime tellement que pour chaque millimètre que nous faisons vers Lui, nous sommes comblés d’énormes bénédictions.
A la vision de cette réalité, Bilam a compris qu’il ne pouvait rien nous faire!]